Le festival des Khans

En compétition cette année avec la croisette, je vous propose mon festival des Khans.

Le festival des Khans loin de Cannes

Le palmarès cannois de l’année dernière (entre autres) m’a passablement excédée. C’est pourquoi, je vous offre une compétition annexe, celle du cinéma indien généralement réduit à Bollywood. C’est il est vrai dans la capitale historique du 7e art du sous-continent indien que brillent un certain nombre d’étoiles dénommées Khans. En général on parle des 3 Khans mais il y en a bien d’autres. Nombreux sont en effet les stars du grand écran indien à porter ce patronyme bien musulman. De nombreux Khans de Bollywood appartiennent notamment à la communauté ethnique Pathan de l’Inde, avec des racines à Khyber Pakhtunkhwa au Pakistan actuel.

Le premier des Khans

Dans la chronologie, le premier Khan (après Gengis bien sûr et je ne parle ici que du cinéma) s’est illustré sous le nom de… Dilip Kumar. Cette vedette des années 1950/60 a brillé dans des films de cape et d’épée, des drames sociaux et des comédies. Il a connu son plus grand succès commercial en tant que prince Salim dans le film historique épique à gros budget de K. Asif, Mughal-e-Azam. Néanmoins, peu de gens savent que le vrai nom de l’acteur fétiche de Bollywood était Muhammad Yusuf Khan. En ce sens, on peut le nommer le 1er de ce festival des Khans. On lui attribue le mérite d’avoir apporté du réalisme au cinéma dans le sous-continent indien. Il a été un des pionniers du jeu naturel, type Actor’s studio. Par son jeu mais aussi son statut, il est un peu le père des vedettes indiennes.

Un des Khans à la semaine des réalisateurs à Cannes 

Une autre grande pointure de Bollywood, décédée récemment en 2020, est Irfan Khan. Très primé au niveau national il a connu une carrière internationale dans des films aussi variés et connus que  Lunchbox, Life of Pi, New York, I Love You, A Mighty Heart, The Amazing Spider-Man et Jurassic World, Slumdog Millionnaire, avec un rôle vedette aux côtés de Tom Hanks dans l’adaptation 2016 du roman Inferno de Dan Brown.  Il a un peu joué les cautions indiennes dans un certain nombre de productions américaines. Connu et reconnu, on l’a souvent surnommé le 4eme Khan tout comme Saif Ali Khan.

Un quatrième Khan ex aequo

Saif Ali Khan est lui aussi parfois appelé le “Quatrième Khan”. Il a connu son heure de gloire dans les années 2005 essentiellement dans des comédies romantiques. Il vient d’une famille illustre. De fait, il est lié à la famille de Tagore par sa mère. Plus encore, par son père professionnel de cricket, il est l’un des derniers nawabs. Sa carrière a connu des hauts et des bas.

Outre ces trois Khans connus il y en a trois autres, vedettes incontestées des écrans. leurs destins sont parallèles même si chacun développe une personnalité  et une carrière bien particulières. La semaine prochaine je vous parlerai de Salman, Aamir et Shah Rukh. D’ici là, allez les découvrir au cinéma ou sur des plateformes en ligne.

La série “Class” : lutte des classes à Delhi

Cette semaine, M. Cinéma a regardé une série : Class. Il s’agit d’un remake d’une série espagnole, Élite, dont la première saison n’était pas mal. En revanche, les saisons suivantes se gâtaient passablement avec toujours plus de sexe et de drogue gratuits. Mais, une fois n’est pas coutume, l’adaptation à d’autres normes est plus réussie que l’original, et cette version indienne s’avère assez convaincante.

Si les vicissitudes de trois jeunes gens issus de familles défavorisées dans un lycée de l’élite castillane n’étaient pas inintéressantes, dans Classla transposition à Delhi prend tout son intérêt. Les oppositions de castes donnent à cette adaptation fidélissime davantage de relief.

L’intrigue reste exactement la même. Partant du meurtre d’une des élèves, elle se développe autour des relations entre les adolescents, leurs premiers émois et la lutte des classes. Mais l’argument, finalement relativement léger dans Élite, prend un tour beaucoup plus consistant dans cette école indienne où corruption, violences policières et sociales, mœurs et islamophobie se taillent la part du lion.

Une première saison assez convaincante et réussie. À suivre pour voir si elle se compromet autant que sa grande sœur espagnole dans les saisons suivantes.

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