Barefoot, resort écologique

Barefoot est un rare concept et resort écologique dans un contexte indien qui ne l’est pas.

Situé sur la plus belle plage de l’archipel d’Andaman, Radanagar Beach, et certainement la plus belle d’Asie, cet hôtel est un modèle du genre si vous vous rêvez en Robinson Crusoé.

Barefoot, un resort écologique très en avance

Tout a commencé en 1996 avec le voyage du fondateur dans la jungle d’Andaman. Routard, ce Londonien d’origine indienne est tombé sous le charme de l’ile. Il a aors a décidé d’y insérer un jungle resort respectueux des lieux dans ce qui était jusque-là une bananeraie. L’hôtel est né en 2002.

Barefoot, un resort écologique et minimaliste

 A l’époque, un seul vol hebdomadaire, opéré par Air India, reliait l’archipel au continent. Rien ne se prêtait alors au tourisme. Il a fallu plus de 2 ans pour que le resort ouvre au public et propose un retour à la nature en la respectant autant que possible.

L’idée consistait alors à développer un concept autosuffisant. Ainsi trois réservoirs construits à cet effet, conservent l’eau de pluie, ensuite traitée et recyclée sur place puis consommée. Elle est également offerte aux villageois. L’idée ici est de réduire la consommation d’eau et surtout de plastique, une des plaies de l’Inde. En dépit des vœux pieux du gouvernement d’Andaman qui se vante d’être une zone libre de plastique, seul Barefoot a véritablement éradiqué le plastique. Le resort ne distribue que des bouteilles en verre d’eau purifiée. Impossible de trouver dans l’enceinte du resort le moindre plastique. Malheureusement, c’est le seul lieu de l’archipel à ne pas crouler sous les décombres, laborieusement nettoyés par une équipe très diligente.

Le respect de l’environnement, idée phare de Barefoot

La nourriture, délicieuse, servie sous le grand carbet restaurant laisse la part belle aux produits locaux. Les moindres détails sont pensés pour réduire l’empreinte humaine. Par exemple, de gros pots d’eau douce permettent de se laver les pieds au retour de la plage. La lumière et les installations électriques sont volontairement minimalistes. Pas de téléviseurs ou de gros projecteurs, pas de musique forte.

Le soir, on rentre dans sa chambre éclairée par une lampe torche pour ne pas déranger les nombreux animaux. La connexion internet est le seul compromis fait à notre monde moderne. Comme le nom l’annonce, on circule pieds nus dans les bâtiments pour entrer en communion avec la nature mais aussi minimiser les saletés.

Des activités et bâtiments respectueux des lieux avec une responsabilité sociale

Barefoot, une approche holistique.

la mangrove à explorer grace ax activités de l'hôtel

Le resort peut fournir une prestation clé en main. Tout est compris, ou non, au choix du visiteur. Celui-ci peut se contenter d’une chambre. Ou, s’il le souhaite, il peut ajouter le transfert depuis le ferry ou carrément l’aéroport. Il peut prendre ses repas mais aussi des activités. Elles-mêmes se réclament comme respectueuses de l’environnement. Qu’il s’agisse de kayaking aux abords de la mangrove, de marches pour découvrir la jungle ou de plongée dans leur centre équipé en conséquence. Les activités prennent le contrepied de celles proposées par les agences de voyage. En effet, celles-ci n’hésitent pas à saccager l’écosystème avec leurs hors bords et jet skis. L’idée chez Barefoot consiste à proposer des prestations complètes mais individualisées.

Des constructions respectueuses de l’environnement

une hutte traditionnelle

De la même manière, les constructions sont respectueuses des lieux. Elles reprennent les constructions palafites tribales. Ici pas de barres de béton ou de bungalows cimentés mais des huttes construites de manière traditionnelle avec des toits de palme. Il faut 3 à 6 jours pour 4 artisans pour construire de tels toits, selon leur inclinaison et la taille de la « villa ». Ces toits naturels et traditionnels tiennent environ 3 ans. Ces constructions font appel à la main d’œuvre locale, encouragée à conserver ses savoirs faire et à travailler sur place.

habitat traditionnel dans le resort Barefoot

La mousson, entre juin et septembre, marque un creux touristique mais aussi une période d’intense labeur pour maintenir à flot, rénover ces installations.

Aujourd’hui concurrencée et mise à mal par les mauvaises pratiques

Pour autant, ce superbe concept souffre du tourisme de masse. Les hôtels se sont multipliés sur l’ile de Havelock. Ainsi la chaine Taj a installé en 2018 un nouvel hôtel sur la plage de Radanagar. Tout en acceptant de préserver la beauté des lieux, le grand hôtel a néanmoins commencé à empiéter sur le sable en imposant des transats et parasols. Barefoot s’accroche en revanche à protéger cette merveille autrefois déserte de trop de présence humaine.

Mais le danger vient surtout des cars et des hordes qui déferlent à la tombée du jour. Ceux-ci laissent trainer sans vergogne leurs bouteilles vides, leurs paquets de malbouffe huileux, voire leurs chaussures sur une plage aux eaux encore cristalline. Mais pour combien de temps?

ordures le long de la plage

Même si le gouvernement reconnait l’importance de garder les lieux propres, quand on voit comment la côte Est de l’ile se transforme en décharge publique, on a de quoi s’inquiéter et pleurer. Comme le confie avec désespoir le guide de l’hôtel, les policiers sont les premiers à laisser trainer leurs déchets, alors comment faire ? Combien de temps ces quelques dizaines de personnes de bonne intention résisteront elles à l’incurie humaine ?

 La circulation routière s’est elle aussi renforcée. Et à chaque passage de tuk tuk, scooter, taxi ou bus, des poubelles supplémentaires se déversent le long des chemins. Les touristes affluent, déversés par les vols quotidiens en provenance de Chennai, Bengalore et Calcutta et bientôt plus avec l’ouverture d’un nouveau terminal.

Comment venir si vous vous sentez l’âme d’un Robinson ?

Ce petit paradis ne peut bien évidemment pas contenter tout le monde. Si vous êtes adeptes de soirées mondaines et talons hauts, de boites de nuit et de modernité, passez votre chemin.

Si votre forme physique vous empêche de crapahuter dans la forêt ou que votre aversion aux bestioles de la jungle vous paralyse, Barefoot et sa vision de resort écologique ne s’impose pas non plus. Par ailleurs il ne faut pas hésiter à casser la tirelire et préférer la cabane à la tente, version glamourisée de Petibonum ou Babaorum.

tented accomodation, Barefoot resort

En revanche, si votre budget le permet, que vous rêvez de plage déserte, de jungle, de calme absolu loin de tout et de tous, de bienveillance, vous adorerez la gentillesse et les attentions d’un personnel aux petits soins, les cabanes traditionnelles isolées en pleine nature, le guide cultivé et archi respectueux de la nature et la qualité des prestations d’une manière générale. Car c’est dans la catégorie glamping ou cabane boutique que vous vous retrouverez loin des fastes des hôtels ostentatoires, seul ou -presque à profiter d’une plage somptueuse et quasi déserte. Mais pour combien de temps ?

la plage de Radanagar merveilleuse vision paradisiaque

Andaman,

Paradis ou enfer ?

Les iles d’Andaman sonnent comme un parfum de paradis. Pourtant, entre la beauté des paysages naturels et le désastre écologique, il y a de quoi s’inquiéter pour le devenir de cet archipel de 572 ilots.

Andaman, un peuplement récent en passe de faire exploser l’écosystème

Les iles Andaman font penser aux Antilles. Même climat tropical, même végétation luxuriante que dans les Caraïbes. Même type de population autochtone et de constructions traditionnelles.

Néanmoins, aux huttes sur pilotis en nattes et toits de palmes, se substituent peu à peu des petites constructions bariolées aux toits de tôle ondulée.

Les Iles Andaman, Colonie britannique précocement indépendante

Dès le XIXe, les Britanniques s’installèrent en ces lieux maintenant idylliques. Ils les jugèrent suffisamment éloignés du continent et infestés de moustique pour y implanter une colonie pénitencière. L’Ile Ross vit la première installation carcérale. Mise à mal par les éléments, la prison fut transportée en face à Port Blair. Aujourd’hui, les visiteurs se pressent curieux dans les tois bâtiments . A l’origine, sept bâtisses formaient une étoile. Au centre de ce casernement infernal, la tour tient toujours le guet.

Ne supportant pas la malaria, les Britanniques firent appel à des tribus du Bihar pour nettoyer la forêt. Chassés dès 1943, les colons laissèrent la place à de nouveaux envahisseurs. Lors de la seconde guerre mondiale, les Japonais fourbirent l’idée de faire basculer l’alliance européenne. Ils voulurent déstabiliser les colonies anglaises. Pour ce faire, ils prirent pied sur les iles d’Andaman et Nicobar auxquelles ils accordèrent la primeur de l’indépendance.

Une colonisation interne indienne dans les années 1970

Dans les années 70, le conflit entre ouest et est Bengale s’amplifia. Avec la fondation du Bengladesh, l’état voisin du Bengale occidental dû recevoir l’une des migrations les plus importantes de l’histoire. Le gouvernement indien décida d’envoyer 4000 familles pour coloniser, cultiver, peupler les iles d’Andaman toujours un peu suspectes d’indépendantisme. Cet afflux transforma totalement l’ile en terme démographique, culturel et économique. Ainsi l’hindi reste la langue officielle avec l’anglais. Cependant, le Bengali est la langue la plus pratiquée par ces nouveaux locaux. Ceux ci surpassent aujourd’hui en nombre les populations autochtones préexistantes mais dispersées et variées linguistiquement.

Une dernière vague colonisatrice et prédatrice sur les Iles Andaman : les touristes

Les liens économiques se resserrent aujourd’hui avec le Tamil Nadu, principal pourvoyeur de marchandises. Sur place, peu de produits poussent en effet, hors la banane, la papaye, le jaquier, la coco ou le bétel.

A ces populations agricoles, succèdent ,depuis 15 ans environ, des hordes de touristes. Des voyagistes peu scrupuleux encouragent cesnouveaux prédateurs d’un pays magnifique.

Les recommandations de propreté restent sans effet face à ces flots peu concernés par le respect de la nature. Les eaux limpides de Port Blair, la capitale, sont devenues un marigot mal odorant. Et les ondes transparentes recrachent bouteilles, sacs, et autres détritus pestilentiels sur des rivages souillés par l’incurie humaine.

Que voir avant que les immondices ne détruisent les Iles Andaman

Si vous acceptez de ne pas vous limiter aux circuits tout faits des voyagistes, il y a fort à voir aux Iles Andaman. A commencer par la capitale et point d’entrée Port Blair.

Port Blair

C’est une jolie petite ville construite à flanc de colline tropicale. Malheureusement jonchée de détritus on peut s’y balader à pied ou en tuk tuk. Outre l’incontournable mais intéressante prison, le bord de mer offre un trottoir et donc une agréable promenade. Le centre-ville, très animé, s’articule entre l’horloge et la statue de Gandhi. De nombreux marchés et marchands y vendent fruits, samossas et toute la bibeloterie traditionnelle aux villes indiennes. Un imposant parking de taxis marque le nœud central de la ville. Inutile de prendre un hôtel sur mer, de toute façon la saleté la rend inbaignable. En revanche, la terrasse avec vue est un plus. D’autant que l’hôtellerie s’avère moins chère à Port Blair que dans le reste de l’archipel.

 Au détour des rues on découvre également des jardins paysagers, des monuments aux morts sacrifiés par les Britanniques. On peut aussi voir le mur dédié à l’indépendance précoce du territoire mais aussi un étonnant lavoir. Des draps et serviettes d’hôtels sont plongés dans des cuves fleurant bon la javel avant d’être rincés dans les eaux saumâtres d’un petit étang. De quoi vous donner envie d’apporter votre sac à viande….

Au large de Port Blair,

Face à Port Blair, à 5mn en bateau, Ross Island est la première colonie pénitencière anglaise. Des bâtiments coloniaux rattrapés par la nature, il ne reste que quelques ruines romantiques dans lesquelles s’ébat un troupeau de daims au complet. Une ravissante crique déserte invite à la baignade, alors que les thordes de touristes sont acheminées dans un petit train sur ce qui reste de la terrasse du club des officiers britanniques pour y manger des kulfis roulés sous les aisselles.

Pour parvenir à Neil Island, la petite barque ne suffit plus. Il faut consacrer une journée au moins à cette jolie île connue pour ses coraux. Toute plate, on peut y circuler agréablement. Les hôtels de qualité permettent d’admirer la mer et de jolis paysages. Mais la baignade y est interdite en raison des rochers et des rencontres marines.

Havelock, la perle des Andaman

Havelock est l’ile la plus touristique des Andaman. Les Indiens fortunés raffolent du lieu pour leur lunes de miel. On les comprend. Ce même si la séance photo au milieu de la foule et le diner aux chandelles devant un restaurant ne correspondent pas à mon idée du romantisme.

Sur Havelock, les Tours opérateurs vendent 3 activités majoritairement. Et même si la base est bonne, je conseillerais à tout français normalement constitué de contourner ce type de voyage : scéance photo sur la plage, scéance jet-ski et scéance je mearch sur les coraux en compagnie de tous les petits copains et leur famille au complet.

Radanagar Beach

Radanagar Beach est une merveille. Les agences proposent de la voir pendant 2h au coucher du soleil avec tous les nouveaux mariés en séance photo. Et l’on voit combien certains mariages ont dû être arrangés… Bref si vous rêvez de la plage déserte, tentez le petit matin. Vous n’y verrez pas de lever de soleil. Mais vous connaitrez cette sensation enivrante d’être seul au monde et de découvrir une plage paradisiaque. Avant qu’elle ne soit submergée par les détritus laissés par les nouveaux mariés, leurs parents leurs amis, le garde plage, le garde champêtre, les chauffeurs de bus et tous les promeneurs.

Kalapatar Beach,

La plage du soleil levant est, elle déjà transformée en décharge publique. Alors si le spectacle de monticules d’immondices sur une plage magnifique ne vous fait pas pleurer amèrement allez y. Sachez juste que l’on ne peut s’y baigner que sur une toute petite portion. Car le reste est envahi certes par les ordures mais aussi par de méchants rochers pointus et noirs donnant leur nom à la plage.

Elephanta Beach

Elephanta Beach a de quoi vous rendre encore plus amers face à l’humanité. Sur cette magnifique plage sacrifiée au dieu tourisme de masse, c’est une noria de bateaux a moteurs, jet skis et autres engins infernaux. A chaque passage, ceux-ci raclent un peu davantage la barrière de corail. Vous pouvez encore vous aventurer au delà des groupes de pollueurs. Vous vous émerveillerez alors de ce qui n’a pas été détruit par les saccages humains. Il reste quelques coraux vivants abritant des poissons luminescents.

Comment organiser ce voyage aux iles d’Andaman

Vous adorez être un précurseur, un robinson un aventurier? Et si pour une fois vous décidiez de ne pas plus gâcher ces iles paradisiaque? Car tourisme de masse et négligence transforment en enfer humain ce paradis naturel. Dans ce cas contentez-vous d’Havelock, Port Blair et Neils déjà surexploitée. Et laissez le reste aux locaux, boycottez toute volonté gouvernementale de saccager davantage.

Evitez les agences

Première recommandation, évitez les agences et surtout les agences locales. Car celles-ci restent figées sur le même programme. Elles vous proposent 2 nuits à Port Blair (moins onéreux) 2 nuits à Havelock et 1 nuit à Neil. . En fait, vous pouvez pr’férer prendre vos vols vous-mêmes (Indigo est le plus fiable). Vous pouvez également réserver vos ferry vous-même en ligne ( Makruzz est fiable et ponctuel, propre et rapide). Pour avoir une idée des horaires de ferry, rendez vous ici.

Les transferts et transports sur Port Blair abondent et sont peu chers. En revanche, sur Havelock c’est un peu le coup de massue. A voir si vous préférez vous faire avoir tout seul ou faire participer votre hôtel. Le résultat se vaut, à moins de se fier au peu fiable bus.

Choisissez un hébergement en fonction de vos besoins et envies et non de ce qui se dit

Pour les hôtels tout dépend de ce que vous voulez, de votre budget et de vos activités. Si vous aimez la plage il ne faut pas hésiter et adopter Radanagar beach. 2 hôtels seulement relativement cher et de grande qualité pour des raisons différentes .

Si vous plongez, rendez vous sur la côte est. Les hôtels s’y succèdent le long de la route. En revanche, vous n’aurez en guise de plage que de petits espaces entre rochers et ordures.

 Dernier petit détail dans l’organisation de vos journées, les horaires des marées. En fonction de l’étiage la physionomie d’une plage et les possibilités de baignade changent du tout au tout.