Je vais parler aujourd’hui de Silent Hobo. Pour ceux qui arpentent les rues de Bristol, vous avez certainement déjà repéré ses renards tristes, ses couleurs vibrantes et son style manga. Il est le peintre d’une ville colorée peuplée de skateurs à casquette, d’animaux des bois et de maisonnettes multicolores.
Silent Hobo, roi du Street Manga
Difficile de trouver des informations sur Silent Hobo. Par bribes, on apprend qu’il est asiatique, qu’il s’appelle Wei Hong. On découvre qu’il est le fils d’une infirmière, qu’il a commencé à peindre sur les murs à 17 ans avec des amis. Il a appris à dessiner en copiant les magazines et comics de ses grand frères. De fait, il s’inspire de l’univers de la Bande dessinée.
Son graphisme emprunte aux comics américains et britanniques type Judge Dread, Garfield, Calvin et Hobbes ou encore les tortues Ninja. Mais il aime aussi les mangas japonais du genre Akira. Inspiré par Katsuhiro Otomo ou Jamie Hewlett, il peint d’une manière facile à reconnaitre. Il peuple ses fresques des gens et lieux qu’il connait.
Où et comment travaille-t-il ?
Silent Hobo a commencé à peindre à Bristol où il habite encore et a fondé une petite famille. Sa renommée l’appelle néanmoins aujourd’hui vers d’autres murs. Il a ainsi travaillé à Belfast, Norfolk, Dublin, voire Barcelone. Des marques s’emparent d’ailleurs de son univers particulier, telles Coca Cola, Mobile (à Barcelone justement), Hotwheels, Levis et les JO de 2012.
Pour autant, il reste fidèle à Bristol dont il apprécie le dynamisme et l’ambiance. Selon lui, la ville est très ouverte au Street art. En outre, elle offre de nombreux lieux à peindre. Il y bénéficie d’ailleurs de commandes publiques et privées. Il se dit heureux d’égayer les murs tristes et le ciel gris de sa palette vive.
Amoureux des comics colorés, il apprécie le travail rapide. Pour les commandes, il prend cependant plus son temps et soigne davantage les détails. Il n’hésite pas à explorer des techniques nouvelles comme le photoréalisme. Pour autant, son style issu de la bande dessinée, se reconnait facilement. Il peint des jeunes, surfeurs ou ados sur leurs BMX (ses passions) habillés de tee shirts bariolés. Ils hantent une ville aux nœuds routiers compliqués. Si l’on identifie facilement Bristol avec son pont, ses petites maisons de toutes les couleurs, la nature n’est jamais loin. Dans ses forêts vert vif, se croisent des animaux presque venus de Disney. Souvent, un petit renard au regard doux agit comme une signature.
Ici une vidéo pour le découvrir peindre : http://www.youtube.com/watch?v=5u1ulIqOHUg
Où admirer Silent Hobo à Bristol
A Bristol, on peut l’admirer à la gare de Montpelier. La commande municipale a consisté à lui faire décorer la petite gare locale en compagnie des élèves de l’école du quartier. https://www.youtube.com/watch?v=2s-v_dAEElI
Il a également repeint le stade de Gloucestershire Cricket‘s County Ground à Ashley Down en juillet 2019 puis en 2020. Durant sa première intervention, il a imaginé des moments historiques de cricket local. Il y a également représenté des symboles de la ville comme le Pont suspendu ou le Concorde. Au Printemps 2020, il s’est attelé au hangar à vélo. Il l’a paré des couleurs vives d’une nature luxuriante parcourue d’animaux sauvages et des fameuses maisons colorées de Bristol.
On peut le découvrir également au hasard de la Hotwell Road, sur les barrières de Travaux d’Assembly Rooms lane. Son renard nous attend en haut de l’escalier qui mène de Frogmore Street à College Green, au Children’s Hospital. Ou ailleurs…