Le nom d’Hector Guimard évoque l’Art Nouveau qui fleurit à Paris sur une très brève période. https://visitesfabienne.org/lart-nouveau/
Entre 1895 et 1905, la capitale se couvre de constructions dont les arabesques évoquent de longues tiges végétales. Car en gagnant le chantier du métro, Hector Guimard a façonné l’image du Paris du XXe siècle.
Si beaucoup de ses œuvres ont disparu, il reste encore 86 de ses 167 bouches de métro, mais également un certain nombre de ses constructions dans le XVIème arrondissement de Paris.
Suivez-moi à Auteuil pour découvrir Hector Guimard.
Une balade dans le 16eme arrondissement
La balade commence juste derrière la maison de la radio, rue la Fontaine au Castel Béranger, devenu, à juste titre sa construction la plus célèbre. Commencée en 1895 dans un style qui emprunte à Viollet-Le-Duc, elle nous rappelle le Guimard jeune architecte (il est né en 1867) des Hôtels Jassedé et Roszé. En cours de construction, il découvre Bruxelles et les chefs d’œuvre art Nouveau de Victor Horta.
Hector Guimard revient alors ébloui par les constructions de son homologue belge et remodèle la décoration du Castel. Il conçoit chacun des 36 appartements de cet immeuble de rapport de manière différente. L’architecte y imagine tous les détails de la poignée de porte, à la cheminée. http://www.hguimard.fr/album-castel-beranger/8
Sa façade plait tellement qu’elle sera primée en 1899 au concours des façades de la capitale. La notoriété ainsi acquise lui donne accès au chantier du métropolitain.
La bourgeoisie aisée lui ouvre ses portes dans le quartier récemment annexé et encore campagnard d’Auteuil. Il y bâtit des immeubles de rapport comme les 6 bâtiments sur les 11 initialement prévus entre les rues la Fontaine, Gros, Agar puis la rue François Millet.
Vers un musée Guimard
L’originalité des lignes, la fonctionnalité des espaces à vivre séduisent également Paul Mezzara au 10 rue La Fontaine. Cet hôtel joyau symbolise également l’œuvre de Guimard. Construit pour un riche négociant en textile, rapidement revendu, il deviendra école, puis annexe de pensionnat. Depuis quelques années, le cercle Guimard, un remarquable centre de ressources consacrées à l’architecte, tente d’y ouvrir un musée. Ce devait être fait cette année. Les événements risquent de ralentir le beau projet d’un musée entièrement consacré à l’architecte. https://www.lecercleguimard.fr/fr/le-cercle-guimard/
Au débouché de la rue, Hector Guimard construisit dès 1909 un hôtel cadeau de mariage pour son épouse l’artiste et richissime Adeline Oppenheim. Ecrin pour les peintures de celle-ci, l’Hôtel Guimard mêlait les ateliers des deux artistes. Il répondait à leur volonté de faire de leur vie un chef d’œuvre total.
La fin des années Guimard
Après la première guerre mondiale et le krach boursier de 1929, Guimard est passé de mode. Le couple met l’Hôtel en location et déménage dans un appartement plus petit au 18 rue Henri Heine. Puis, du fait de la montée du nazisme, et des soucis de santé de l’architecte, les deux artistes partent pour les Etats-Unis en 1938. Hector meurt en 1942 sans avoir revu l’Europe.
Adeline essayera, difficilement, de léguer les œuvres de son mari à la France. Elle ne parviendra pas à faire don de l’Hôtel Guimard à l’Etat français pour en faire un musée. Néanmoins, elle offre sa salle à manger aujourd’hui exposée au Petit Palais, sa chambre au musée de Lyon, ville où est né son mari et un certain nombre d’objets et dessins. Beaucoup disparaitront dans l’indifférence générale alors que les musées américains eux acceptent les legs.
Il faut attendre l’exposition européenne de 1960 sur les sources du XXe s puis la fin des années 1970 pour que la France rende hommage à l’un de ses architectes les plus originaux et prolifiques.https://www.youtube.com/watch?v=UBquniUKBH4 ( (vidéo qui permet de rentrer dans les intérieurs)
Merci Fabienne, très intéressant.