Ouvert en Septembre 2014, le Musée de l’Aga Kahn a été construit à Toronto par le grand architecte japonais Fumihiko Maki. Vladimir Djurovic a conçu les jardins. Et l’architecte indien Charles Correa s’est chargé du centre ismaili (avec salle de prière et centre culturel) . C’est le Premier Musée sur le continent américain à être entièrement consacré à l’art islamique. Et il est somptueux et passionnant!!!
La collection comprend plus de 1000 pièces superbes sur plus de 1000 ans d’histoire de la civilisation islamique de la péninsule ibérique à la Chine. L’exposition permanente se situe au RDC du bâtiment. Elle s’articule autour d’une cour. Une belle boutique, mène à la billetterie. On y trouve également un café très agréable. La salle Bellerive avec sa belle collection de céramiques complète ce RDC. Au 1er étage des expositions temporaires font vivre les lieux.
/http://www.agakhanmuseum.org/
L’exposition permanente :
L’expansion de l’Islam est évoquée par une projection concise et bien faite sur le mur d’accès aux salles d’expositions. On y voit une succession de cartes depuis la naissance de l’Islam au VIe/VIIe s, jusqu’ aux différentes dynasties et zones d’influence.
Une vitrine explique ensuite la naissance et la diffusion de l’écriture au moyen de Corans des VIIe et VIIIe siècle. Parmi ceux-ci, une page de l’exceptionnel Coran bleu de Kairouan (Xe). Des compilations illustrent l’extraordinaire apogée des sciences arabes. (comme le canon de Médecine, copie d’un feuillet de Ibn Sina- Avicenne)
Les dynasties syro-égyptiennes et iraniennes :
Seldjoukides et fatimides XIIe sont ensuite abordées par des objets, tiraz, candélabres, poutres…
Un recoin nous parle des Omeyyades de Syrie puis d’Espagne et de leurs particularités. Par exemple, le lien avec les religions avoisinantes, ou l’extraordinaire développement des sciences et des arts aux XII/XVe. On peut admirer astrolabes et muqarnas. Alors qu’une vitrine expose un magnifique et rarissime kaftan, témoin de l’invasion mongole.
La section suivante est consacrée à la Syrie et l’Iran après le 16e : céramiques manuscrites et importance du bois. Les albarelles (pots à pharmacie) sont typiques de la période. Les portes et plafonds de bois se retrouvent du Caire à la côte syro-palestinienne.
La Turquie ottomane
Celle-ci accorde une grande place à la céramique aux XVI- XIXe siècl. C’est ce qu’illustre une très belle tuile vernissée représentant la Kaaba, ainsi que des plats.
Les tapis et les somptueux manuscrits caractérisent le raffinement de la période Safavide dans l’Iran du XVIIIe siècle. On en a un exemple avec le Shanameh du Shah Tahmasp (exemplaire fastueux du Livre des Rois dont les pages ont été dispersées à travers le monde) remontant au XVIIIe. Mais aussi des pages de calligraphie, un Kashkul (récipient pour recueillir les aumônes).
Des portraits princiers et cadeaux diplomatiques illustrent La période suivante (la dynastie Qajar XIXe). L’Hindoustan apparait en revanche au travers de miniatures et objets de luxe, dont une magnifique aquarelle de 1628 représentant Shah Abbas et 3 de ses fils.