Le déclin de l’Homo Cubanus

Avec le déclin de l’Homo Cubanus, je vous propose non pas une visite mais, pour changer, un peu de lecture sur Cuba. Des petits textes ou texticules, illustrés de photographies couleur inédites et intimistes de Cuba à commander sur Amazon sous forme de livre broché ou Kindle sous le titre « Texticules cubains : le déclin de l’homo cubanus ».

Extrait du déclin de l’Homo Cubanus

(Extrait : « Le client a toujours tort »)

« S’il est un adage qui perdure, c’est bien celui-ci., le client a toujours tort et on pourrait ajouter, en toute circonstance…

 Cuba reste on le sait bien l’un des derniers bastions du communisme. Et n’en déplaise à ceux qui aiment l’image d’Epinal des Cubains gentilles victimes, la réalité est bien autre. Le consommateur n’étant qu’un horrible suppot du capitalisme, il en va de la sauvegarde nationale que de le maltraiter. Et les locaux s’y entendent et alternent les sévices les plus cruels pour chasser du corps des malheureux aspirants acheteurs toute vélléité à l’acquisition.

La première torture consiste bien évidemment en l’attente. Au moyen de queues interminables, et souvent incongrues, de pauses encore plus incongrues et interminables, le vendeur ou supposé tel, dispose d’un arsenal sans précédent pour détourner l’acheteur putatif d’accomplir son horrible forfaiture anticommuniste. Car le consommateur est pratiquement traité comme un traitre à la nation. Dans nos pays libéraux, les magasins ressemblent à des temples de la consommation. Les boutiques cubaines, elles, s’apparentent davantage à des jaules, dont la grille est entrebaillée épisodiquement, parcimonieusement et aléatoirement…

Le client a toujours tort

Il faut tout d’abord endurer une longue attente, en générale sous le soleil cuisant de la mi-journée puisque les magasins ne sont ouverts qu’entre dix et dix-sept heures avec une pause erratique mais qui peut s’éterniser pour la merienda (goûter) du matin et celle de l’après midi et, bien sûr, une plus longue encore pour le repas de midi. Il est rare qu’à midi l’ensemble des vendeurs n’aient pas disparu, happés par des nécessités de premier ordre, comme l’absorption ou le rejet de nourriture ou de boisson, l’appel téléphonique à toute la famille, l’achat de l’approvisionnement personnel ou de celui de la famille ou de tout proche prêt à indemniser le service, une visite chez le médecin etc… Il peut épisodiquement arriver qu’un vendeur fasse acte de présence. Mais ses doigts collants et son grand sandwich dégoulinant de charcutaille marbrée suffisent en général à dégouter le consomateur le plus avide. Si celui-ci s’obstine pourtant, la mine peu amène et le machouillement distingué ont raison de sa crise malencontreuse de fièvre acheteuse.

Car, où que ce soit, et à quelque heure que ce soit, le client n’est pas bienvenu il faut bien l’entendre dans ce royaume où l’on ne gagne rien certes mais le même rien pour travailler ou ne rien faire. Le choix est donc assez simple pour le vendeur ou ne rien gagner en papotant avec un aréopage de commères aussi peu payées et aussi prêtes à ne rien faire, ou travailler pour ne rien gagner et se mettre au ban de la société…

Travailler c’est trop dur….

Et puis il y a fort à faire dans une journée de travail inefficace, vérifier l’état de ses ongles, les retoucher, se triturer les nasaux, renifler avec distinction et sans retenue, échanger des nouvelles de voisins détestés, de la belle mère qui vit malheureusement avec vous, du grand père invalide et qui vit aussi avec vous, des cousins avec lesquels on cohabite aussi hélas, trois fois hélas, s’appitoyer sur les malades connus ou putatifs, bramer au téléphone, s’informer des produits indisponibles, le plus souvent, ou disponibles, plus rarement. En ce cas l’information enclanche un départ précipité pour cause d’achalandage impromptu dans une autre boutique, officiellement pour raison médicale ou décès d’un proche, et ce, pour une durée indéterminée.

Un peu de réalisme sur Cuba, le dur quotidien

Il arrive aussi que le caissier dorme tout simplement. Quel que soit le cas de figure, et quelle que soit la taille de la queue, le client arrivé au terme de son interminable attente est donc certain d’un seul fait, non pas qu’il trouvera quelque chose d’intéressant à acheter mais qu’il dérangera la vendeuse, éventuellement mais plus rarement de sexe masculin, et l’empêchera de vaquer à des occupations beaucoup plus essentielles. Le refus de vente est ici érigé en arme fatal du commerçant, véritable profession de foi annoncée par un masque où se disputent le mépris et l’ennui. »

Où trouver cette lecture sur Cuba ?

Evidemment, vous ne trouverez pas mes oeuvres en librairie à Cuba même. Au risque de faire grincer des dents, je ne suis pas non plus vendue en librairie mais sur Amazon. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour m’auto-éditer à peu de coût. Mais si vous ne souhaitez pas recourir à la grande machine nord-américaine, vous pouvez toujours me contacter et je m’arrangerai pour vous faire parvenie cette précieuse lecture sur Cuba !!!

https://www.facebook.com/Les-Visites-de-Fabienne

Pour changer, un peu de lecture sur Cuba….

Une fois n’est pas coutume, je vous propose non pas une visite mais, pour changer, un peu de lecture sur Cuba. Des petits textes ou texticules, illustrés de photographies couleur inédites et intimistes de Cuba à commander sur Amazon sous forme de livre broché ou Kindle sous le titre « Texticules cubains : le déclin de l’homo cubanus ».

Extrait d’une des nouvelles

(Extrait : « Le client a toujours tort »)

« S’il est un adage qui perdure, c’est bien celui-ci., le client a toujours tort et on pourrait ajouter, en toute circonstance…

 Cuba reste on le sait bien l’un des derniers bastions du communisme. Et n’en déplaise à ceux qui aiment l’image d’Epinal des Cubains gentilles victimes, la réalité est bien autre. Le consommateur n’étant qu’un horrible suppot du capitalisme, il en va de la sauvegarde nationale que de le maltraiter. Et les locaux s’y entendent et alternent les sévices les plus cruels pour chasser du corps des malheureux aspirants acheteurs toute vélléité à l’acquisition.

La première torture consiste bien évidemment en l’attente. Au moyen de queues interminables, et souvent incongrues, de pauses encore plus incongrues et interminables, le vendeur ou supposé tel, dispose d’un arsenal sans précédent pour détourner l’acheteur putatif d’accomplir son horrible forfaiture anticommuniste. Car le consommateur est pratiquement traité comme un traitre à la nation. Dans nos pays libéraux, les magasins ressemblent à des temples de la consommation. Les boutiques cubaines, elles, s’apparentent davantage à des jaules, dont la grille est entrebaillée épisodiquement, parcimonieusement et aléatoirement…

Le client a toujours tort

Il faut tout d’abord endurer une longue attente, en générale sous le soleil cuisant de la mi-journée puisque les magasins ne sont ouverts qu’entre dix et dix-sept heures avec une pause erratique mais qui peut s’éterniser pour la merienda (goûter) du matin et celle de l’après midi et, bien sûr, une plus longue encore pour le repas de midi. Il est rare qu’à midi l’ensemble des vendeurs n’aient pas disparu, happés par des nécessités de premier ordre, comme l’absorption ou le rejet de nourriture ou de boisson, l’appel téléphonique à toute la famille, l’achat de l’approvisionnement personnel ou de celui de la famille ou de tout proche prêt à indemniser le service, une visite chez le médecin etc… Il peut épisodiquement arriver qu’un vendeur fasse acte de présence. Mais ses doigts collants et son grand sandwich dégoulinant de charcutaille marbrée suffisent en général à dégouter le consomateur le plus avide. Si celui-ci s’obstine pourtant, la mine peu amène et le machouillement distingué ont raison de sa crise malencontreuse de fièvre acheteuse.

Car, où que ce soit, et à quelque heure que ce soit, le client n’est pas bienvenu il faut bien l’entendre dans ce royaume où l’on ne gagne rien certes mais le même rien pour travailler ou ne rien faire. Le choix est donc assez simple pour le vendeur ou ne rien gagner en papotant avec un aréopage de commères aussi peu payées et aussi prêtes à ne rien faire, ou travailler pour ne rien gagner et se mettre au ban de la société…

Travailler c’est trop dur….

Et puis il y a fort à faire dans une journée de travail inefficace, vérifier l’état de ses ongles, les retoucher, se triturer les nasaux, renifler avec distinction et sans retenue, échanger des nouvelles de voisins détestés, de la belle mère qui vit malheureusement avec vous, du grand père invalide et qui vit aussi avec vous, des cousins avec lesquels on cohabite aussi hélas, trois fois hélas, s’appitoyer sur les malades connus ou putatifs, bramer au téléphone, s’informer des produits indisponibles, le plus souvent, ou disponibles, plus rarement. En ce cas l’information enclanche un départ précipité pour cause d’achalandage impromptu dans une autre boutique, officiellement pour raison médicale ou décès d’un proche, et ce, pour une durée indéterminée.

Il arrive aussi que le caissier dorme tout simplement. Quel que soit le cas de figure, et quelle que soit la taille de la queue, le client arrivé au terme de son interminable attente est donc certain d’un seul fait, non pas qu’il trouvera quelque chose d’intéressant à acheter mais qu’il dérangera la vendeuse, éventuellement mais plus rarement de sexe masculin, et l’empêchera de vaquer à des occupations beaucoup plus essentielles. Le refus de vente est ici érigé en arme fatal du commerçant, véritable profession de foi annoncée par un masque où se disputent le mépris et l’ennui. »

Où trouver cette lecture sur Cuba ?

Evidemment, vous ne trouverez pas mes oeuvres en librairie à Cuba même. Au risque de faire grincer des dents, je ne suis pas non plus vendue en librairie mais sur Amazon. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour m’auto-éditer à peu de coût. Mais si vous ne souhaitez pas recourir à la grande machine nord-américaine, vous pouvez toujours me contacter et je m’arrangerai pour vous faire parvenie cette précieuse lecture sur Cuba !!!

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