Ouest du Sikkim

Aujourd’hui, je vous emmène dans l’Ouest du Sikkim, le domaine de la haute montagne et surtout des grands monastères tibétains. Je vous propose de suivre cette route de pèlerinage (à pied ou en voiture).

Pelling

On arrive dans l’ouest du Sikkim par la grosse ville du coin Geyzing pour monter. Pelling, consiste en une rue qui serpente le long de la montagne. Des hôtels la bordent avec une vue fantastique sur le Khangchendzonga. Déjà nombreux, ceux-ci se multiplient à une vitesse effarante pour faire face à la marée touristique.

Autour de Pelling

Les agences locales vantent un certain nombre d’excursions aux alentours. Cascades diverses et impressionnantes, pont suspendu Singshore, lac sacré Khechepheri (2 000 m), « lac où les vœux se réalisent ». Partout, des sentiers permettent de jouir des vues fantastiques. On vous fait également passer par le petit village de Darap habité par la communauté quasi autochtone des lImboos.

Néanmoins, le plus intéressant à Pelling réside dans les ruines de la ville de Rabandtse, Seconde capitale du Royaume du Sikkim au 17ème siècle. On y accède par le sanctuaire des oiseaux. On passe le long de cages abritant des spécimens multicolores puis on monte 10 mn le long d’un sentier forestier agréable pour déboucher sur un site au panorama extraordinaire. Car toute la région de Pelling rend hommage au majestueux Khangchendzonga. Il convient souvent de se lever avec le soleil pour l’admirer. Cependant, les sites sont grandioses même si le temps n’est pas toujours (souvent) clair. Des chortens imbriqués dans les structures palatiales attestent de liens étroits de la dynastie avec le bouddhisme.

Ces liens apparaissent un peu plus loin au monastère de de Pemayangtse . Fondé en 1705 à plus de 2000 mètres d’altitude, le « sanctuaire du sublime et parfait lotus » abrite des fresques et statues superbes dont celle de Padmasambhava, initiateur du bouddhisme tibétain .  La richesse du lieu tient au privilège des moines de Pemayangtse d’accomplir les cérémonies royales.

A voir dans Pelling

Les autorités ont récemment construit un « skywalk » destiné à devenir une attraction touristique. Il permet de rejoindre la grande statue du Chenrezig. Je ne cherche pas ici à éviter de m’acquitter du droit d’entrée mis il est dommage que la construction de la route terriblement pentue pour mener au skywalk ou du téléphérique occultent le véritable centre d’intérêt. En effet juste derrière les guichets, se niche un petit sentier. Il mène au monastère de Sanga Choeling, accroché au sommet d’une aiguille surplombant la région. Avant  la construction du téléphérique (qui part de l’ancien héliport) il fallait marcher. Une pente bien raide menait du stade de foot au monastère par une grimpette de 45mn. Mais quelle récompense à l’arrivée avec ce monastère paisible et sa vue somptueuse sur le Khangchendzonga.

Tashiding

Sur la route vers Yuksom, toujours dans l’Ouest du Sikkim, perché au sommet d’une colline, le monastère de Tashiding est l’un des plus sacrés du Sikkim. Une bonne montée à pied permet d’y accéder. Des drapeaux de prière longent le chemin et les escaliers. On débouche alors sur un hameau et une grille entrouverte qui donne accès à l’enclos sacré. C’était certainement un lieu déjà hautement religieux (Bön) avant l’introduction du bouddhisme dans la région.

Edifié en 1716, au sommet d’une colline, et entouré par plusieurs monastères importants et grottes sacrées, c’est un lieu de pèlerinage majeur. Il se trouverait à l’emplacement où, selon les textes bouddhiques, Padmasambhava (Guru Rimpoche), a béni la terre sacrée du Sikkim. Son enclos   de 41 chortens est unique. Parmi tous ces chortens (stupas locales) blancs, un grand reliquaire doré se détache ; il aurait le pouvoir de purifier l’âme du fidèle qui l’observe.

Yuksom

Le nom de la ville de Yuksom signifie « lieu de rencontre des trois lamas ». A 1700 m d’altitude,tout à l’Ouest du Sikkim, elle fut la toute première capitale, du Sikkim. C’est une petite ville à une rue, base pour les treks vers le parc du Khangchendzonga. Elle ressemble à une ville du far west.

 Cette rue principale bordée de troquets un peu miteux et de logements chez l’habitant des plus sommaires décrit une courbe pour monter vers le lac Kathok et sur la gauche un joli portail qui annonce le site ancien Norbugang. On y voit le trône du couronnement, un simple banc de pierre où eut lieu le couronnement du premier roi du Sikkim, désigné par trois moines. Autour de l’enclos historique, de petites maisons de bois donnent un charme bucolique seulement tempéré par l’abondance de sangsues.

La route principale rejoint la maison du parc du Khangchendzonga puis serpente. Si Yuksom se trouve près du camp de base, il n’y a pas de vue directe sur le plus haut sommet d’Inde. On peut quitter la route à deux reprises pour rejoindre par des sentiers pentus le monastère de Dub-di, le plus ancien du Sikkim. On l’atteint au bout d’un petit quart d’heure de montée. Toujours en activité, ce monastère sylvestre est d’un calme absolu. Ici aussi l’impression de bout du monde est totale.

Plus loin sur la route, un autre chemin monte vers le monastère de Hunghri. La montée est plus rude  (45mn) mais le paysage et le calme des lieux sont à la hauteur de l’effort.

Gangtok

Gangtok est la capitale actuelle du Sikkim.

Bâtie a flanc de montagne, elle serpente le long d’une grande rue qui s’élève de 1200 à 1700m. La circulation intense en bloque l’accès. Fait rare en Inde, un trottoir souvent couvert permet néanmoins de marcher. On peut alterner quelques découvertes à pied mais le gros de la visite se fait en voiture même pour les bons marcheurs en raison des distances et des montées.

La capitale du un ancien royaume

Capitale tardive du Royaume du Sikkim, Gangtok a conservé quelques bâtiments administratifs mais surtout de nombreux témoignages bouddhistes.

L’Institut tibétain permet de mieux comprendre la culture tibétaine et bouddhique. Le musée expose une collection donnée par la famille royale. On y découvre livres anciens, manuscrits sur le bouddhisme Mahayana, objets sacrés, superbes thangkas et statues. Réputé dans le monde entier, il est spécialisé dans les recherches sur les traditions, la langue et la religion tibétaine. Tout à côté, le Do Druk Chorten, permet de se familiariser avec chorten, moulins et drapeaux de prières.

Juste avant le musée et le monastère, le rope way ou télécabine relie au sommet de la ville. Des cabines, la vue sur la vallée et la ville est impressionnante.

– Le monastère d’Enchey, récent mais typique domine le Nord de Gangtok sur le chemin de Tsomgo Lake. Bien que datant de 1910 à la place d’un ermitage, il a beaucoup de charme et jouit d’une vue magnifique sur la chaine du Khangchendzonga.

Il fait bon marcher dans cette ville de montagne au charme résolument himalayen.

Devenue capitale du 22e état indien

Quelques temples hindouistes rappellent néanmoins que nous sommes bien en Inde. Ainsi le temple d’Hanuman, un peu à l’extérieur de la ville sur la route de Tsomgo lake. Référence à l’épisode où le dieu singe partit sur le monde Kailash, il est devenu un lieu de pèlerinage hindouiste très important.

Le temple de Ganesh (tok), plus petit, adopte un toit en pagode. Des drapeaux de prières le décorent.

Comme tout ville indienne, Gangtok témoigne d’une animation importante. Les vendeurs d’artisanat alternent avec les petits restaurants et cafés. A l’époque coloniale, des Népalais avaient été forcés de venir travailler dans les plantations. On les voit côtoyer des Limboos et Lepchas autochtones sur MG Margh, certainement l’une des avenues piétonnières les plus agréables d’Inde. Contrairement à beaucoup de villes du sous-continent Gangtok jouit d’une vraie zone commerciale piétonne. Des cafés ravissants et des restaurants excellents voisinent avec des établissements plus modestes et traditionnels. Les piétons arborent des tenues très occidentales, jeans et gilets noirs, loin des saris colorés du sud. Un vrai dépaysement que ces rues piétonnes, coquettes et peu bruyantes.

Peu bruyant également et peu odorant, mais coloré et bien fourni, le marché Lal propose ses étals dans un immeubles de 4 étages sans prétention. Bien qu’intérieur et sur plusieurs niveaux il n’ a rien d’un supermarché. Les stands proposent churpi (fromage de yak traditionnel impossible à mâcher), légumes appétissants, fruits issus de l’agriculture locale bio, épices ou accessoires de cuisine dans un cadre qui rappelle un peu les marchés de Trajan à Rome.

étal de churpi, le fromage de yak immangeable quand il est dur

Gangtok la porte de l’est du Sikkim

A la sortie de Gangtok, la nature prend le dessus avec de belles cascades et un panorama à couper le souffle. On l’admire notamment depuis Tashi Point. Puis la route continue vers Tsomgo lake et Nathu la Pass, à la frontière du Tibet. Elle suit l’antique chemin de la soie entre Chine et Inde, entre Lhassa et le Bengale. On y vendait du thé chinois, de la soie, des bijoux indiens et des chevaux. Au début du XXème siècle 80% du commerce entre les deux géants s’y faisait encore. Tout cessa avec les conflits frontaliers après 1962.

La route en lacets monte au travers des camps militaires et des petits villages himalayens. Car la frontière seulement réouverte depuis 2006 est extrêmement militarisée. Les paysages y sont extraordinaires. On passe des bambous, habitat privilégié du panda roux aux rhododendrons. Ils entourent le lac Tsomgo autour duquel on peut marcher et duquel part une télécabine. On triche ici pour atteindre 4000m sans grand effort. Au-delà de cette altitude, les paysages deviennent austères et dénués de végétation. Si le permis pour se rendre au lac est facile à obtenir, les étrangers ne peuvent pas dépasser ce point et se contentent de regarder la frontière à une dizaine de km et plus de 1000m d’altitude.

Martam

Lorsque le prestataire (excellent au demeurant, très à l’écoute et réactif) m’a proposé de passer quatre jours à Martam, cela m’a semblé un peu hors de propos. Mais, une fois n’est pas coutume, nous passions par une agence et nous avons accepté, tout en réduisant à deux jours ce séjour.

Et pourtant quel plaisir que ce tout petit village proche de Gangtok et du Bengale entièrement tourné autour de ses écoles

Un village école dans un cadre magnifique

Car si Martam compte moins de 800 familles recensées, l’activité tourne autour de son école publique et sa grosse école privée, annexe d’une institution prestigieuse dans la région. Historiquement, les colons mettaient leurs enfants en pensionnat dans des zones tempérées. Pas étonnant dès lors que les « hill stations »(villages d’altitude) aient vu se multiplier le nombre d’écoles privées huppées pour les enfants de la bourgeoisie de Calcutta, capitale du Raj, puis pour l’ensemble du pays.

Autour de l’école, les habitants proposent des chambres, aux touristes mais surtout aux petits écoliers, qui jouissent ainsi d’une sorte « d’internat externé » sur le modèle britannique.

A Martam, les enfants de l’école locale croisent ainsi ceux qui fréquentent l’école conventuelle renommée. On voit ainsi ces enfants majoritairement de familles hindoues, souvent ethniquement népalais, en uniforme anglais se rendre dans un bâtiment d’aspect bouddhiste tenu par des religieuses chrétiennes. Une forme de syncrétisme à l’indienne.

De magnifiques rencontres

Les habitants du village sont ainsi accoutumés à héberger des étrangers. Comme souvent au Sikkim, Certains homestay sont très basiques, d’autres plutôt haut de gamme. On trouve également des « retreat » en fait hôtels plus haut de gamme et des eco resort, villages vacances assez rustiques et très bruyants. On m’avait conseillé un B&B et pour une fois je vais ici en faire la promotion (sans aucun lien d’affiliation, juste parce que je partage un coup de cœur).

 Le Martam village homestay offre le des chambres spacieuses et impeccables. Surtout, la propriétaire promet une rencontre fascinante. Ancienne journaliste reconvertie dans l’hôtellerie après le covid, Yishey Doma a écrit de nombreux ouvrages sur le peuple et la terre de ses ancêtres. La rencontre avec cette dame passionnée et passionnante s’avère une vraie chance pour comprendre un peu mieux les traditions et les enjeux du peuple Lepcha.Yishey a écrit de magnifiques livres sur la terre de ses ancêtres, les légendes populaires.

Elle connait parfaitement la région et peut conseiller des balades, vers la rivière ou dans les villages environnants. C’est l’occasion de découvrir les magnifiques paysages de rizières, et de cultures en terrasses. Les villageois se montrent fiers de leurs cultures organique (le Sikkim se revendique 1er état à s’être entièrement converti au bio). C’est l’occasion de jolies rencontres mais aussi de repas chez l’habitant. Même moi qui me montre en général très sceptique face à l’authenticité, je suis restée épatée par l’expérience et les rencontres.

 Rumtek, terre d’exil du Dalai Lama

Martam permet également de découvrir la résidence du chef religieux de l’école Karmapa en exil en Inde. A quelques kilomètres du village, ce monastère du XVe siècle a été reconstruit en 1964. C’est le monastère le plus important de l’Himalaya oriental, et principal centre de formation des moines de la lignée Kagyu. Parmi les près de 200 bonzes, on voit de nombreux enfants destinés au monachisme.

Son importance stratégique explique la présence militaire. Celle-ci empêche de photographier une bonne partie des bâtiments. Néanmoins, on peut suivre des célébrations religieuses, très impressionnantes. On peut également monter voir le grand stupa doré, bien indiqué derrière le temple. Les festivités pour le nouvel an tibétain, Losar, y sont particulièrement réputées.

Sikkim bis

Pour faire suite à mon article justifiant un voyage au Sikkim, me revoilà avec quelques précisions sur la région. C’était un royaume indépendant jusqu’ à son annexion par l’Inde en 1975. Il est alors devenu le 22ème état de l’Union alors même qu’il subissait des poussées migratoires de la part des Tibétains eux-mêmes annexés par la Chine. Ce rapide survol historique permet de comprendre pourquoi bien qu’indienne, la région tranche par rapport au reste du pays.

S’équiper

Malgré ces mouvements politiques, le Sikkim a su conserver son calme paisible, ses populations autochtones et ses fantastiques paysages. C’est une région plus égalitaire que le reste du pays avec moins de misère absolue mais partout une vraie pauvreté. La vie y est dure à l’écart des villes et du modernisme. N’y attendez pas le haut débit, le confort absolu partout. Certains homestay ne disposent pas de draps. La plupart des maisons n’ont pas de chauffage malgré des hivers rudes. Et l’eau chaude est sporadique hors des grandes chaines hôtelières. Il vaut mieux venir préparé et vous équiper de sac à viande, bonnets, pulls, savon entre autres.

Circuler au Sikkim

Circuler n’est pas bien facile. Les taxis et voitures avec chauffeur locales sont incontournables. Ils sont seuls habilités et capables de rouler sur ces terrains dangereux. En outre, ils sont pour la plupart tout à fait excellents et sont seuls à connaitre les règles de la conduite en très haute montagne. Le choix se fait entre taxis collectifs ou privés. Des jeeps attendent que les 10 places soient occupées avant de partir. Les voitures avec chauffeurs sont en général des SUV en bon état et les taxis locaux de petites Suzuki.

Sur les routes, il faut souvent avoir le cœur accroché, entre les ravins, les écroulements de roche et toujours s’attendre au pire, ralentissement, éboulement, disparition de la route emportée par un torrent soudain ou un bloc de montagne.

4 régions pour 1 Etat

Le Sikkim se partage entre 4 régions. L’est se déploie autour de la capitale de l’état, Gangtok et de la frontière « sino-tibétaine ». Il faut des permis pour le Sikkim en général mais aussi pour des zones précises comme le lac Tsomgo. Nathula pass est quant à lui interdit aux étrangers car la frontière reste sensible.

Le sud tourne autour de de la capitale culturelle Namchi et des lieux religieux. Ainsi Ravangla avec son énorme bouddha parc. Il faut aimer le concept flambant neuf orienté vers le tourisme local. Pour autant, le lieu n’est pas inintéressant en ce qu’il explique tout l’itinéraire du Bouddha et du bouddhisme.

A l’ouest, on est dans le domaine de la montagne avec des villes d’altitude comme Pelling et Yuksom. Les rares routes sont en général bonnes lorsqu’ elles existent. En effet les glissements de terrain abondent et les routes se transforment facilement en torrents ou en carrières à ciel ouvert. En général, il faut doubler les temps de route estimés.

 Le nord, la plus grande zone du Sikkim, domaine de la haute montagne, est largement vide et peu carrossable. Les routes relient uniquement Lachen et Lachung. Elles sont fermées une grande partie de l’année. Ces 2 villages ne sont accessibles qu’en période touristique.

Un état tibétain au sein de l’union indienne

A la frontière de plusieurs Etats, le Sikkim occupe un emplacement stratégique voire disputé. Assez pour être fortement militarisé, en tous cas sur sa frontière sino- tibétaine. Toute la région orientale fait l’objet d’un contrôle par l’armée. Les camps militaires se succèdent et la BRO (border road organisation) fait en sorte que les routes restent impeccables pour faciliter le déploiement des chars. De ce fait il est plus aisé de monter au Nathula pass à près de 5000m que de pratiquer les routes plus occidentales.

Cet ancien royaume à la croisée du Népal, du Tibet et du Bhoutan, enserré par les chaînes montagneuses, a vécu dans la quiétude du bouddhisme tibétain du XVIIème au milieu du XXème siècle. Religion née en Inde, migrée en Asie du Sud-est puis venue au Sikkim via le Tibet, le Bouddhisme reste lié au Royaume. Celui-ci a vu prospérer les différentes écoles tibétaines.

Loin des temples hindous habituels en Inde, les routes du Sikkim se bordent de drapeaux de prière.

moulins de prières

Les Lung-ta consistent en de petits tissus colorés, accrochés les uns aux autres, sur lesquels sont inscrits les mantras. Les dar chog sont des grandes bannières verticales de tissu, avec des inscriptions de textes sacrés. Ils s’accrochent à de très hauts mâts dans les sites religieux. Bercés par le vent, ils diffusent les prières. Dans les monastères, on trouve également des moulins à prières. En tournant, les prières sacrées, enfermées à l’intérieur, s’envolent. Le paysage religieux abonde également en pierres de Mani.

Drapeaux dar chog verticaux

Sikkim

Programmer un voyage au Sikkim n’est pas forcément le plus facile si vous n’êtes pas adepte des voyages clé en main. Ce n’est de toute évidence pas une destination grand public et les informations n’abondent pas. Vous connaissez ce blog néanmoins, faute d’itinéraires on en crée un. Au cours de prochaines semaines je vous proposerai mes idées et envies sur cette magnifique région, les difficultés rencontrées et les coups de foudre.

Pourquoi le Sikkim

Le Sikkim est ce petit état à l’extrême nord-est de l’Union indienne. Ce royaume n’a été annexé qu’en 1975 et constitue aujourd’hui la 22e de la République indienne. Il se situe à la confluence des 4 frontières : Chine (Tibet) , Népal, Bhoutan et donc Inde. Il mêle les cultures indienne, tibétaine et népalaise.

Quand on habite l’Inde et que l’on n’a pas envie de se lancer dans la paperasserie pour obtenir les visas pour l’une de ces destinations, le Sikkim offre une alternative intéressante et facile.

Bien que situé sur les contreforts himalayens et jouissant de vues fantastiques sur le plus haut sommet du pays et 3eme du monde, le Khangchendzonga, le Sikkim est accessible pour les sensibles au mal des montagnes et au vertige. Les villes n’y dépassent guère 2000m d’altitude et si les routes sont rocambolesques, elles ne sont pas trop trop pentues. Surtout la zone reste formidablement préservée puisque l’état a opté pour un tourisme éco-responsable sur le modèle de celui du Bouthan. La nature y reste merveilleusement belle et protégée, les gens sont adorables et la nourriture excellente.

Le Sikkim offre un Himalaya plus « facile » que le Ladakh par exemple. D’autant qu’une ligne aérienne directe entre Chennai et Bagdogra au nord-ouest du Bengale oriental permet un accès (relativement) rapide. Air India express et surtout Indigo relient le sud de l’Inde en moins de 3h.

En revanche, on ne peut pas s’approcher de la frontière tibétaine en tant qu’étrangers. D’autres restrictions s’appliquent aux diplomates.

Organiser son voyage

Officiellement, les meilleures périodes météorologiques sont mars – avril, la période de floraison des fantastiques rhododendrons et octobre – novembre. En dehors de ces périodes, certaines routes peuvent être fermées comme celle du Nord, et en période de mousson, les Parcs ne sont pas accessibles.

 Néanmoins, la « bonne saison » ne garantit pas le soleil et encore moins la visibilité. Encore, un conseil, restez attentif aux prévisions météorologiques et n’hésitez pas à vivre en fonction de celles-ci, quitte à se lever très tôt, se calfeutrer au moment des averses.  Surtout, habillez vous en conséquence et gardez à l’esprit que même les hôtels manquent de chauffage et d’isolation. La mousson quant à elle, malgré les pluies torrentielles, les glissements de terrain et les fermetures, offre des paysages verdoyants et permet d’éviter les grosses foules, tout comme l’hiver enneigé,

Les seules agences françaises à proposer la destination sont chères et élitistes. Le Sikkim est en effet vendu en doublon avec le Bouthan, destination exclusive qui a misé sur le tourisme haut de gamme. Voyager seul me parait sportif. En effet on ne trouve pas la trace de transports publics, des permis sont exigés dans beaucoup de lieu. Restent les agences locales. A vous d’expliquer vos attentes précises.

Je refuse les liens d’affiliation et donne rarement mon avis sur les hébergements ou prestataires. Cependant, après avoir interrogé une dizaine de prestataires locaux, reçu 2 réponses, nous avons choisi Ease Tours and Treks, bien cotés et réactifs. Cette agence nous a accompagnés remarquablement de la préparation à la réalisation du voyage. Beaucoup de professionnalisme de souplesse et d’amabilité pour ce petit operateur local.

Quelques informations pratiques

Les touristes étrangers doivent se procurer un laisser passer pour entrer au Sikkim. L’Inner Line Permit s’obtient aux postes « frontières ». En fait, il suffit de présenter votre passeport, votre visa et fournir les photocopies ainsi qu’une photo au format indien. Il est valable 15 jours. Un bureau existe à l’aéroport de Bagdogra. Les employés ‘s’y montrent adorables, compétents et efficaces. Une fois le permis établi, il convient de le faire tamponner en entrant et sortant du territoire.

L’altitude est comprise entre 1250 et 4200 mètres. Si vous n’êtes pas montagnard essayez de monter progressivement. Vous pouvez par exemple prévoir une première nuit à Kalimpong et attendre le second jour pour entrer au Sikkim et aborder l’altitude. Gangtok et Darjeeling se situes à 2000m, les autres villes sont un peu plus basses. La lac Tsomgo lui vous fera monter à 4000m. Vous pouvez prévoir des médicaments contre le mal des montagnes. En Inde, ils sont faciles à obtenir. Si vous les commandez en ligne vous y aurez droit moyennant un petit entretien en ligne avec un médecin.

Darjeeling

Le nom de Darjeeling fait rêver. On imagine des champs et des tasses de thé, un train pittoresque, des paysages de sommets enneigés. Puis on commence à se documenter et l’on ressort perplexe. Car Darjeeling est aujourd’hui la base arrière de Calcutta. La foule et la saleté semblent s’y bousculer.

Les commentaires abondent sur l’incurie et les effroyables embouteillages. Cependant depuis 2022, la ville a changé vers le mieux ! Des arrêtés municipaux interdisent les ordures et le ramassage s’organise peu à peu. Reste le problème des encombrements difficiles à résoudre dans une ville qui qui s’étire sur une crête et le long d’une route  étroite et pentue. Pourtant, Darjeeling a gardé un charme anglais tout en restant résolument népalaise.

Capitale du thé anglais

Le petit hameau se transforma en une sorte de ville frontière dans les années 1840. Il accueillait alors des européens en rupture de ban, des indépendantistes tibétains. S’y trouvaient également des Chinois, des espions, et des Anglais prêts à y introduire des graines chinoises de thé. Le Docteur Campbell fut le premier à les planter dans son jardin. Depuis, près de 90 plantations se disputent l’appellation Darjeeling. Certaines se visitent avec plus ou moins d’intérêt. On peut également déguster les prestigieuses feuilles récoltées à différents stades de l’année dans les nombreux et ravissantes maisons de thé.

Autre témoignage colonial, les nombreux cottages et l’architecture religieuse, comme l’église st André. Des banques, bâtiments administratifs, horloge rappellent aussi la présence britannique. Tout comme les pâtisseries emblématiques Glennary and Kernegen. Le thé s’y sert dans de ravissantes théières en argent sans lait (réservé à l’Assam) et s’y accompagne de petits gâteaux et sandwichs.

Le joli jardin botannique Lloyds constitue  une autre délicieuse pause anglaise . La grande serre et les parterres ne sont pas sans rappeler Kew Garden en petit.

Encore un souvenir anglais bien plaisant et peu commun dans une ville indienne. Darjeeling est une ville où il fait bon marcher. Des trottoirs bordent les rues et une magnifique promenade depuis la place principale le Chowrasta et le plateau piétonnier autour de la rue Nehru offre des vues fantastiques sur le Kandchenzunga, troisième sommet du monde et plus haut sommet indien. Cela vaut le coup d’y aller tôt le matin (vers 6h) pour contempler les locaux en plein jogging, exercices physiques voire séance de zumba face aux cimes enneigées.

Darjeeling,Ville himalayenne

Malgré l’héritage anglais, Darjeeling reste à 80% népalaise. On y mange des momos le long des marchés animés qui bordent les rues en pente raide. Les magasins vendent bottes et gros pulls et les riverains arborent des bonnets tricotés. Bâtie le long de crêtes entre 1 800 et 2 800 mètres d’altitude, la ville est toute en étages. Ses ruelles se rejoignent par des escaliers abrupts. Dans la ville basse, non loin de la gare, le marché Chau est énorme mais calme, comparé aux autres villes indiennes.

La ville haute reste plus élégante. Elle était jadis réservée aux plus belles demeures britanniques. On y trouve les jolies promenades et les bons hôtels. Au sommet de la ville, le Mahakal temple présente un étonnant syncrétisme de traditions bouddhistes et hindoues avec ses drapeaux tibétains ornant le sanctuaire de Shiva.

Le centre de réfugiés tibétains, crée en 1959 permet à de nombreux Tibétains exilés de vivre dans le respect de leur culture. On y trouve aujourd’hui une école, un hôpital, un gompa. Un centre commercialise des objets d’artisanat. Pour compléter ce panorama tibétain, le musée se trouve derrière l’Horloge, dans le centre de la ville.

Une manière amusante de se rendre à Darjeeling ou d’en partir consiste à emprunter le petit train de l’Himalaya instauré en 1878 par les ingénieurs britanniques. Néanmoins il roule à 12km et il vous faudra plus de 7h pour relier Siliguri à 70km. Mieux vaut opter pour un petit trajet dans ce pittoresque train (Ghoom ou Kurseong) et en admirer les prouesses constructives.

Que voir quand on ne vient que quelques jours

Les touristes se rendent en procession au lever du soleil sur Tiger Hill. Les locaux eux profitent des vues du Chowrasta. Les tours opérateurs et taxis offrent des boucles avec plusieurs arrêts. Celle proposant le magnifique lever de soleil sur Tiger Hill (à 14km de Darjeeling et 2600m d’altitude) opère entre 3.30 et 6,30 du matin et vous permet de vous rendre au monastère de Ghoom où se situe également la fameuse boucle ferroviaire destinée à affronter un dénivelé impressionnant.

Si vous préférez échapper à ces circuits quasi obligatoires et à la foule et que marcher ne vous rebute pas, en dehors de Tiger Hill et Ghoom, tout peut se faire à pied. A commencer par le fantastique zoo et l’institut de l’Himalaya. Ce dernier retrace les différentes expéditions himalayennes au travers de coupures de presse, photos, échantillons et matériel utilisé au fil des années pour les ascensions, et notamment les expéditions vers l’Everest. Fondé en 1954, un an après la première ascension de l’Everest, il évoque les hommes et leurs aventures. Cours d’escalade, films et démonstrations complètent le parcours.

Le zoo lui vise à protéger et assurer la survie des espèces. On y voit donc uniquement des espèces himalayennes et elles sont particulièrement bien nourries et ont un pelage magnifique. Parmi les stars, le panda roux et l’ours de l’Himalaya mais aussi le tigre du Bengale.

Le Bengale

De loin, le nom de Bengale « de l’ouest » pour l’opposer au Bengladesh, fait penser aux tigres, à la partition et  à Calcutta. On connait souvent moins les Sundarbans ou la partie montagneuse de l’état.

Le Bengale est très densement peuplé. Cent Millions d’habitants se pressent sur 89000 km2 soit 20% de plus de personnes que la France sur 1/6e du territoire (à peine un peu plus que la nouvelle région Auvergne Rhône Alpes). Aux confins de l’Inde, il voisine avec le Bengladesh, le Népal et le Bhoutan. C’est une région très variée avec de nombreux très beaux sites.

Le Bengale, un état frontalier à la géographie complexe

Le Bengale offre un panorama géographique et culturel très varié . Au sud   s’étend la plaine gangétique au sol alluvial fertile fécondée par des pluies favorables. Cet énorme fleuve se subdivise en deux. Le Padma, or Pôdda se dirige vers le Bengladesh. Quant à eux, les fleuves Bhagirathi et Hooghly coulent à travers le Bengale occidental. Le Hooghly baigne la capitale de l’état, Calcutta.

Plus au sud de Calcutta et à la frontière du Bengladesh, s’étend la plus grande mangrove du monde, les Sundarbans. Déclarée réserve biosphère mondiale en raison de son exceptionnelle ressource en poissons et de sa faune et sa flore, les iles se voient malheureusement menacées par la pollution et la montée des eaux .

Le Terai relie cette région de plaines aux contreforts de l’Himalaya au nord. Cet étroit corridor relie la zone marécageuse à la savane et aux forêts des montagnes. Au Nord du Bengale, les reliefs se soulèvent pour culminer au Sandakfu à 3,636 m. On ne connait en général de cette zone que Darjeeling.

Ces régions, géographiquement et climatiquement très distinctes, accueillent des populations et cultures variées. Le sud, très densement peuplé et majoritairement bengali s’oppose aux territoires montagneux du nord. Les Népalais y sont si nombreux que les districts du Gorkhaland jouissent d’une certaine autonomie et revendiquent périodiquement leur état propre.

Depuis Chennai, une liaison aérienne directe permet de rejoindre Calcutta au sud, Bagdogra au nord. Si la grosse ville industrielle de Siliguri qui la jouxte ne présente aucun intérêt, elle offre néanmoins l’accès à Darjeeling et au Sikkim.

Une Histoire mouvementée

Historiquement, de nombreux empires hindous et bouddhistes se sont succédés dans la région avant la conquête Moghole en 1576 et l’établissement du Sultanat de Dehli. Les Européens voyaient ce territoire marchand comme une zone particulièrement prospère.  Devenue semi indépendante sous les nawabs du Bengale, elle montrait des signes d’industrialisation lorsque les Anglais prirent pied en Inde. Presque naturellement, la Compagnie britannique des Indes orientales l’annexa dès le XVIIIe, après la bataille de Plassey en 1757.

De 1772 à 1911 Calcutta fut la capitale de la Compagnie des Indes orientales pour les provinces du Nord, du Punjab au Brahmapoutre et à l’Himalaya. Après 1857 et le transfert de pouvoir à la couronne britannique, Calcutta devint capitale de la colonie du vice-royaume jusqu’au transfert vers Delhi en 1911. A cette époque, la région, grenier à thé de l’Empire, était devenue un foyer d’activisme indépendantiste tout en restant un centre intellectuel et artistique. La grande famine de 1943 joua le rôle de détonateur dans la lutte pour l’indépendance.

Les frontières de l’état évoluèrent au moment de l’indépendance en 1947 avec le rattachement de territoires. Des portions du Bihar et le comptoir français de Chandernagor passèrent alors aux couleurs bengalies. Des transferts de population regroupèrent les hindous à l’ouest alors que les musulmans se voyaient parqués à l’est dans ce qui devenait un périphérique du Pakistan. Ces transferts s’amplifièrent à la création du Bengladesh en 1971.). Indépendance puis partition provoquèrent des violences et des  mouvements de population dont la région peine encore à se relever.

Bengalore bis

La semaine passée je vous ai emmené à travers les jardins de Bengalore. Cette fois ci je voudrais vous montrer les monuments de la ville même s’ils ne sont pas aussi réputés que les Palais du Rajasthan. Une fois de plus, cette liste n’est pas exhaustive et correspond à mes goûts et mes coups de cœur.

Le palais de Tipi Sultan

Bien que moins impressionnant que le palais du même Tipi Sultan dans la campagne de Shrirangapattana, son palais d’été vaut la peine . Bengalore n’était en effet pas une ville au XVIème siècle mais jouissait déjà de températures clémentes dues à son altitude sur le plateau du Dekkan. Complètement symétrique, construit en bois, le Palais donne une belle idée du raffinement de ce sultan. Les peintures ont quasi disparu. Cependant ce bâtiment indo-islamique aux grosses colonnes de tek conserve un air de noblesse.

Le fort et le marché

Tout près du Palais de Tipi Sultan, on peut se rendre à pied vers le fort. C’est l’un des agréments de Bengalore que de pouvoir emprunter les larges trottoirs pavés sous des températures supportables pour se rendre d’un lieu à l’autre. La ville a réalisé un véritable travail de restauration et a balisé joliment les lieux importants. En l’occurrence, il existe même un circuit pour relier le palais, le fort et les édifices d’intérêt. Du fort, il ne reste que quelques murs et la base d’une tour, dont on suppute qu’ils ont été reconstruits. Que subsiste-t-il vraiment de la construction du XVIe s mystère. Le fort se trouve dans un jardinet, heureuse oasis dans une rue assez bruyante. En face, on voit la belle façade palladienne d’un Institut pour jeunes filles et l’hôpital pour enfant en pierre de style néoclassique, lui aussi derrière un jardin.

 En continuant la rue, la circulation s’intensifie pour devenir folle. On atteint alors le marché. Une structure ancienne coexiste avec une sorte de halle moderniste débordante de couleurs et d’odeurs. Le marché aux fleurs au centre des allées est particulièrement spectaculaire.

Les bâtiments officiels

La majeure partie des bâtiments officiels entoure le parc Cubbon.

 Vidhan Soudha, le Parlement, est un énorme bâtiment de pierre à coupole. Il emprunte à l’architecture sarracénique (les coupoles), à la grandiloquence coloniale. Il rappelle aussi, par ses piliers, l’héritage dravidien.

St Marks Cathedral de style néogothique a conservé beaucoup du charme de l’époque coloniale. Un jardinet l’entoure et mène à Church street à travers un magasin de meubles et une galerie . C’est l’une des zones commerciales animées de la ville.

 Attara Kacheri (cour de justice) est un énorme ensemble de structures néoclassiques peinturlurées en rouge pour imiter la brique coloniale.

On retrouve le même style de l’autre côté du parc dans les musées. Ces palais coloniaux abritent la galerie de peinture et le Musée public. Actuellement en restauration, il vaut mieux en vérifier l’ouverture au public. Sur la même rue, à quelques mètres, le musée de l’industrie et des technologies attire des foules.

Le Mayo hall, lui, se dresse derrière un hôpital non loin de Brigade et Church street. Si vous avez 10mn à tuer dans le quartier, ou si vous passez devant vous pouvez y jeter un œil. Mais cela ne vaut pas le coup de faire un détour pour vous y rendre. Pareil pour l’emporium Cauvery, vanté comme le grand magasin local. S’y vendent des objets d’artisanat du coin comme on en trouve dans les aéroports, les gares.

Le Palais de Bengalore

Bien que fort connu et vanté, le Palais de Bengalore ne me parait pas indispensable à visiter loin s’en faut. En effet, l’entrée est chère et en guise de palais, vous verrez une maison Tudor peinte de manière criarde et décorée d’objets façon foire du trône au début du XXe siècle. Néanmoins, le jardin est agréable on se croirait en Angleterre. Si vous êtes véhiculés cela peut valoir le coup de venir voir le palais de l’extérieur.

Bengalore

Pourquoi aller à Bengalore ? Après tout c’est une énorme ville pas particulièrement connue pour ses beautés. Plusieurs raisons peuvent cependant vous pousser à un voyage vers la capitale du Karnataka.

D’abord vous pouvez y aller pour affaires, puisque elle connait l’expansion la plus rapide d’Inde. Elle est aussi moderne et attractive. Cette semaine je vous propose quelques lieux dans cette ville rafraichissante, eh oui.

Une ville pour se rafraichir

 Si vous habitez Chennai, Bengalore présente bien des atouts. Située à 1000m d’altitude il y fait plus frais que dans la capitale du Tamil Nadu. Et 10 degrés en plein été ce n’est pas rien, croyez moi.

Et puis si Bengalore n’est pas la ville la plus spectaculaire du pays, elle jouit de jolis lieux, d’agréables restaurants et bars, de grandes avenues et surtout, fait rare en Inde, quasi inconnu dans le sud du pays, il y a de nombreux parcs aérés et joliment dessinés. En outre on peut s’y déplacer à pied car il y a des trottoirs. Le métro est pratique et permet d’éviter les rues complètement congestionnées par une circulation démentielle.

Le surnom de ville jardin n’est pas usurpé. Du grand poumon vert Cubbon park, au jardin botanique, en passant par une multitude d’espaces verts, la capitale du Karnataka soigne sa chlorophylle.

Cubbon Park

Bien sûr on commence par cet immense parc de 300 acres au cœur de la ville. Bien dessiné, entretenu, on y trouve même des poubelles et des bancs. Venant de Chennai, c’est déjà un exploit. On n’y sent même pas les remugles nauséabonds des égouts ou des pissotières en pleine nature. Des statues et édicules ponctuent les pelouses. Des animaux s’ébattent en liberté, petits écureuils indiens et, moins plaisant, serpents. Attention donc de ne pas partir folâtrer pied nu dans les bosquets… De nombreux chemins mènent à l’aquarium et, en lisière du parc, aux grands musées de la ville. Il s’agit du musée du Gouvernement, de la Galerie nationale et du musée des arts et techniques. Les deux premiers occupent un beau bâtiment néoclassique peint en rouge.

Jardin Botanique de Bengalore, le Lal Bagh

Un tout petit peu plus petit (240 acres) et excentré ce magnifique parc occupe une belle demi-journée voire plus. Moyennant un léger droit d’entrée, on profite de belles allées ombragées d’arbres majestueux. Inutile de se préoccuper de l’horloge florale en dépit de ce que racontent les guides. En revanche l’énorme arbre à coton reste impressionnant. Les serres n’ont conservé que leur toiture mais donnent à imaginer ce qu’était une serre victorienne. Les jardins à thème, qu’ils s’agissent de celui des lotus, des bonsaïs ou de la roseraie offrent de jolis arrêts. Un templounet en guise de tour posé au sommet des monticules rocheux (Lalbagh rock) marque l’un des points cardinaux. Il limitait la ville ancienne. De là on jouit d’une jolie vue sur cette cité qui n’en finit plus de grandir et sur les gratte ciels. On peut encore faire le tour du lac et admirer les palmier royaux alentours.

Ulssor Lake

Vous l’avez compris, en arrivant de Chennai, profiter de la verdure est déjà un programme à part entière. Pour autant tous les parcs ne se valent pas. Celui-ci offre une promenade circulaire pas désagréable pour peu qu’on ait le nez bouché. Sinon l’odeur en est tout de suite moins dépaysante. Pour autant de jolis cafés l’entourent.

Des cafés pour se rafraichir

Le sud de Ulssor lac propose donc de jolies adresses. Un peu plus loin, les cafés se pressent dans le quadrilatère Church street, MGR rd et Brigade. Je ne dis pas ici que l’on ne trouve pas de jolis lieux à Chennai. Mais nulle part l’on n’y ressent l’impression d’être ailleurs. Vous pouvez certes m’objecter qu’on ne vas pas en Inde pour se sentir ailleurs. Pourtant lorsqu’on y réside cela peut parfois faire du bien de se croire ailleurs…Sur Church street les pizzeria et bars se succèdent. Le long de Brigade on trouve plutôt des magasins de vêtements. MGR est moins joli mais il faut bien regarder car de nombreuses terrasses surmontent les immeubles qui font face au métro.

Moins rafraichissant, mais si vous avez besoin d’une cure de shopping vous pouvez compléter votre virée sur Brigade street par un bain du côté de Commercial Road. Vous y trouverez toutes les grandes marques internationales et nationales. Seule une vache perdue pourra vous rappeler que vous vous trouvez encore en Inde.

Singapour bis

Dans ce Singapour bis je ne cherche pas à me prendre pour une grande connaisseuse de la destination. En revanche pour avoir eu la chance d’y passer un peu de temps chez des résidents, voici quelques idées de promenades plus originales. Vous pourrez les explorer si vous restez plus d’une journée dans la cité Etat. Surtout l’idée ici est de donner des idées dépaysantes au départ de Chennai. Je m’intéresse donc davantage aux parcs, jolis musées. Mais il ne faut pas oublier que Singapour est également un paradis pour les accrocs du shopping, qu’on y trouve des plages, des marchés et marches magnifiques, de nombreux musée et galeries et de quoi satisfaire toutes les envies. Voici donc juste quelques idées dans une liste non exhaustive.

 Des parcs en pagailles

Outre les somptueux Garden by the bay Singapour abonde en jardins de toutes tailles, tous admirablement entretenus. Parmi ceux-ci, je peux en citer deux que j’ai particulièrement aimé. En venant de la poussiéreuse et bruyante Chennai ces parcs constituent de véritables paradis certes humanisés mais magnifiques.

  • Fort Canning, près du centre historique, comporte un joli musée, et des arbres somptueux. Le réservoir, plus au nord, offre de de superbes espaces.
  • Le Jardin Botanique est un paradis luxuriant, classé au patrimoine de l’UNESCO. Ses 6 jardins s’étendent sur plus de 60ha. Seul le jardin des orchidées, repère des groupes de touristes, est payant. Pour le reste on se promène de la jungle, au jardin de l’évolution, en passant par le jardin des gingembres, la Porte de Tanglin, et un jardin pour enfants. Des magnifiques maisons noires et blanches comme l’ancienne ambassade de France surplombent les pelouses tirées au cordeau. Dedans une galerie de toute beauté accueille de jolies expositions.

Des joyaux architecturaux.

Outre les impressionnantes prouesses des architectes contemporains qui rivalisent d’audace, Singapour a conservé à grand peine quelques vestiges anciens.

Les shop houses

 Ce sont d’abord les shop houses. On les voit dans le quartier malais mais aussi le long du quai Clarke. De petites ruelles débouchent également le long de la grande Mecque des magasins de luxe, Orchard avenue. Armenian street dans laquelle se dresse le musée Peranakan vaut également la peine pour ses jolies maisons colorées. Les shop houses sont en effet des petites maisons étroites et bigarées dont le rez de chaussée correspondait à la boutique alors que les étages servaient d’entrepôts, d’ateliers et de logements. Des façades reconstruites et éclairées font l’objet d’un joli spectacle à l’aéroport Changi.

L’architecture coloniale et Art Déco

Le quartier historique (près du métro city hall) recèle également des merveilles coloniales. On peut s’arrêter à la cathédrale anglicane néo gothique St Andrew dont les origines remontent à la première moitié du XIXème siècle. Le City Hall édifié dans les années 1920, ou le Old Supreme Court Building valent la visite. Une restauration audacieuse relie ce bâtiment à la Galerie d’art de Singapour. A défaut de découvrir les peintres locaux, la boutique et les restaurants proposent des options attractives.

Le superbe hôtel Raffles, remonte lui aussi aux beaux jours de la colonisation britannique. Il en a conservé le charme. Mais là encore, le luxe et la qualité de la restauration nous emmènent bien loin de l’Inde. Il reprend le nom de Sir Thomas Stamford Raffles, qui colonisa la cité en 1819. Sa statue se dresse devant le musée près du quai.

Les « Black and white »

Autre merveille architecturale caractéristiques de Singapour les » black and white » ou maisons noires et blanches. Souvent art deco, il s’agit de belles demeures au milieu de jardins. Elles caractérisent les quartiers huppés. On en trouve à l’extrémité de Orchard avenue mais aussi dans le quartier de Dempsey, derrière le jardin botanique.

Des musées

Musee Peranakan.

Pourquoi privilégier ce petit musée plutôt que les galeries et musées nationaux ? Pour l’originalité de sa culture, emblématique de Singapour. Les Peranakan sont en quelque sorte les créoles locaux. Des marchands du sud est asiatique venus faire des affaires dans la ville et qui y ont laissé des enfants et des femmes. Outre l’intérêt du propos, le musée se situe dans une ravissante demeure du quartier historique. Cerise sur le gâteau, les galeries viennent d’être remarquablement restaurées. On y découvre des bijoux, vêtements, meubles et de belles expositions.

Musée des arts asiatiques

Ce musée des civilisation asiatiques abrite des merveilles. Une extraordinaire collection de céramiques abbassides trouvées dans une épave occupe la verrière aménagée a cet effet. Elle débouche sur des salles consacrées a la céramique, qu’elle soit chinoise, peranakan ou malaise. Le premier étage lui se consacre aux différentes religions présentes sur le petit territoire.

De nombreux autres musées ou galeries, tels le musée national ou la galerie nationale (peinture plutôt contemporaine) permettent d’attendre la fin des ondées ou de découvrir un autre aspect de la diversité culturelle locale.

Enfin, si cela ne suffit pas à vous occuper, il vous reste à découvrir les plages, les magasins, ou encore les studios universal, et les nombreuses promenades.