Paradis ou enfer ?
Les iles d’Andaman sonnent comme un parfum de paradis. Pourtant, entre la beauté des paysages naturels et le désastre écologique, il y a de quoi s’inquiéter pour le devenir de cet archipel de 572 ilots.
Andaman, un peuplement récent en passe de faire exploser l’écosystème
Les iles Andaman font penser aux Antilles. Même climat tropical, même végétation luxuriante que dans les Caraïbes. Même type de population autochtone et de constructions traditionnelles.
Néanmoins, aux huttes sur pilotis en nattes et toits de palmes, se substituent peu à peu des petites constructions bariolées aux toits de tôle ondulée.
Les Iles Andaman, Colonie britannique précocement indépendante
Dès le XIXe, les Britanniques s’installèrent en ces lieux maintenant idylliques. Ils les jugèrent suffisamment éloignés du continent et infestés de moustique pour y implanter une colonie pénitencière. L’Ile Ross vit la première installation carcérale. Mise à mal par les éléments, la prison fut transportée en face à Port Blair. Aujourd’hui, les visiteurs se pressent curieux dans les tois bâtiments . A l’origine, sept bâtisses formaient une étoile. Au centre de ce casernement infernal, la tour tient toujours le guet.
Ne supportant pas la malaria, les Britanniques firent appel à des tribus du Bihar pour nettoyer la forêt. Chassés dès 1943, les colons laissèrent la place à de nouveaux envahisseurs. Lors de la seconde guerre mondiale, les Japonais fourbirent l’idée de faire basculer l’alliance européenne. Ils voulurent déstabiliser les colonies anglaises. Pour ce faire, ils prirent pied sur les iles d’Andaman et Nicobar auxquelles ils accordèrent la primeur de l’indépendance.
Une colonisation interne indienne dans les années 1970
Dans les années 70, le conflit entre ouest et est Bengale s’amplifia. Avec la fondation du Bengladesh, l’état voisin du Bengale occidental dû recevoir l’une des migrations les plus importantes de l’histoire. Le gouvernement indien décida d’envoyer 4000 familles pour coloniser, cultiver, peupler les iles d’Andaman toujours un peu suspectes d’indépendantisme. Cet afflux transforma totalement l’ile en terme démographique, culturel et économique. Ainsi l’hindi reste la langue officielle avec l’anglais. Cependant, le Bengali est la langue la plus pratiquée par ces nouveaux locaux. Ceux ci surpassent aujourd’hui en nombre les populations autochtones préexistantes mais dispersées et variées linguistiquement.
Une dernière vague colonisatrice et prédatrice sur les Iles Andaman : les touristes
Les liens économiques se resserrent aujourd’hui avec le Tamil Nadu, principal pourvoyeur de marchandises. Sur place, peu de produits poussent en effet, hors la banane, la papaye, le jaquier, la coco ou le bétel.
A ces populations agricoles, succèdent ,depuis 15 ans environ, des hordes de touristes. Des voyagistes peu scrupuleux encouragent cesnouveaux prédateurs d’un pays magnifique.
Les recommandations de propreté restent sans effet face à ces flots peu concernés par le respect de la nature. Les eaux limpides de Port Blair, la capitale, sont devenues un marigot mal odorant. Et les ondes transparentes recrachent bouteilles, sacs, et autres détritus pestilentiels sur des rivages souillés par l’incurie humaine.
Que voir avant que les immondices ne détruisent les Iles Andaman
Si vous acceptez de ne pas vous limiter aux circuits tout faits des voyagistes, il y a fort à voir aux Iles Andaman. A commencer par la capitale et point d’entrée Port Blair.
Port Blair
C’est une jolie petite ville construite à flanc de colline tropicale. Malheureusement jonchée de détritus on peut s’y balader à pied ou en tuk tuk. Outre l’incontournable mais intéressante prison, le bord de mer offre un trottoir et donc une agréable promenade. Le centre-ville, très animé, s’articule entre l’horloge et la statue de Gandhi. De nombreux marchés et marchands y vendent fruits, samossas et toute la bibeloterie traditionnelle aux villes indiennes. Un imposant parking de taxis marque le nœud central de la ville. Inutile de prendre un hôtel sur mer, de toute façon la saleté la rend inbaignable. En revanche, la terrasse avec vue est un plus. D’autant que l’hôtellerie s’avère moins chère à Port Blair que dans le reste de l’archipel.
Au détour des rues on découvre également des jardins paysagers, des monuments aux morts sacrifiés par les Britanniques. On peut aussi voir le mur dédié à l’indépendance précoce du territoire mais aussi un étonnant lavoir. Des draps et serviettes d’hôtels sont plongés dans des cuves fleurant bon la javel avant d’être rincés dans les eaux saumâtres d’un petit étang. De quoi vous donner envie d’apporter votre sac à viande….
Au large de Port Blair,
Face à Port Blair, à 5mn en bateau, Ross Island est la première colonie pénitencière anglaise. Des bâtiments coloniaux rattrapés par la nature, il ne reste que quelques ruines romantiques dans lesquelles s’ébat un troupeau de daims au complet. Une ravissante crique déserte invite à la baignade, alors que les thordes de touristes sont acheminées dans un petit train sur ce qui reste de la terrasse du club des officiers britanniques pour y manger des kulfis roulés sous les aisselles.
Pour parvenir à Neil Island, la petite barque ne suffit plus. Il faut consacrer une journée au moins à cette jolie île connue pour ses coraux. Toute plate, on peut y circuler agréablement. Les hôtels de qualité permettent d’admirer la mer et de jolis paysages. Mais la baignade y est interdite en raison des rochers et des rencontres marines.
Havelock, la perle des Andaman
Havelock est l’ile la plus touristique des Andaman. Les Indiens fortunés raffolent du lieu pour leur lunes de miel. On les comprend. Ce même si la séance photo au milieu de la foule et le diner aux chandelles devant un restaurant ne correspondent pas à mon idée du romantisme.
Sur Havelock, les Tours opérateurs vendent 3 activités majoritairement. Et même si la base est bonne, je conseillerais à tout français normalement constitué de contourner ce type de voyage : scéance photo sur la plage, scéance jet-ski et scéance je mearch sur les coraux en compagnie de tous les petits copains et leur famille au complet.
Radanagar Beach
Radanagar Beach est une merveille. Les agences proposent de la voir pendant 2h au coucher du soleil avec tous les nouveaux mariés en séance photo. Et l’on voit combien certains mariages ont dû être arrangés… Bref si vous rêvez de la plage déserte, tentez le petit matin. Vous n’y verrez pas de lever de soleil. Mais vous connaitrez cette sensation enivrante d’être seul au monde et de découvrir une plage paradisiaque. Avant qu’elle ne soit submergée par les détritus laissés par les nouveaux mariés, leurs parents leurs amis, le garde plage, le garde champêtre, les chauffeurs de bus et tous les promeneurs.
Kalapatar Beach,
La plage du soleil levant est, elle déjà transformée en décharge publique. Alors si le spectacle de monticules d’immondices sur une plage magnifique ne vous fait pas pleurer amèrement allez y. Sachez juste que l’on ne peut s’y baigner que sur une toute petite portion. Car le reste est envahi certes par les ordures mais aussi par de méchants rochers pointus et noirs donnant leur nom à la plage.
Elephanta Beach
Elephanta Beach a de quoi vous rendre encore plus amers face à l’humanité. Sur cette magnifique plage sacrifiée au dieu tourisme de masse, c’est une noria de bateaux a moteurs, jet skis et autres engins infernaux. A chaque passage, ceux-ci raclent un peu davantage la barrière de corail. Vous pouvez encore vous aventurer au delà des groupes de pollueurs. Vous vous émerveillerez alors de ce qui n’a pas été détruit par les saccages humains. Il reste quelques coraux vivants abritant des poissons luminescents.
Comment organiser ce voyage aux iles d’Andaman
Vous adorez être un précurseur, un robinson un aventurier? Et si pour une fois vous décidiez de ne pas plus gâcher ces iles paradisiaque? Car tourisme de masse et négligence transforment en enfer humain ce paradis naturel. Dans ce cas contentez-vous d’Havelock, Port Blair et Neils déjà surexploitée. Et laissez le reste aux locaux, boycottez toute volonté gouvernementale de saccager davantage.
Evitez les agences
Première recommandation, évitez les agences et surtout les agences locales. Car celles-ci restent figées sur le même programme. Elles vous proposent 2 nuits à Port Blair (moins onéreux) 2 nuits à Havelock et 1 nuit à Neil. . En fait, vous pouvez pr’férer prendre vos vols vous-mêmes (Indigo est le plus fiable). Vous pouvez également réserver vos ferry vous-même en ligne ( Makruzz est fiable et ponctuel, propre et rapide). Pour avoir une idée des horaires de ferry, rendez vous ici.
Les transferts et transports sur Port Blair abondent et sont peu chers. En revanche, sur Havelock c’est un peu le coup de massue. A voir si vous préférez vous faire avoir tout seul ou faire participer votre hôtel. Le résultat se vaut, à moins de se fier au peu fiable bus.
Choisissez un hébergement en fonction de vos besoins et envies et non de ce qui se dit
Pour les hôtels tout dépend de ce que vous voulez, de votre budget et de vos activités. Si vous aimez la plage il ne faut pas hésiter et adopter Radanagar beach. 2 hôtels seulement relativement cher et de grande qualité pour des raisons différentes .
Si vous plongez, rendez vous sur la côte est. Les hôtels s’y succèdent le long de la route. En revanche, vous n’aurez en guise de plage que de petits espaces entre rochers et ordures.
Dernier petit détail dans l’organisation de vos journées, les horaires des marées. En fonction de l’étiage la physionomie d’une plage et les possibilités de baignade changent du tout au tout.