Jodhpur

Jodhpur m’évoquait les pantalons bouffant du haut et le polo. Je n’imaginais pas la beauté de cette ville du Rajasthan aux portes du désert du Thar.

Des maharajas particulièrement inspirés ont assuré sa prospérité. Ce grâce notamment à un ingénieux système d’irrigation. Dans le monde touristique contemporain, on l’appelle la ville bleue.

Je vous propose de partir à la découverte de cette ville aux divers sobriquets. Comme de plus en plus souvent, j’ai préparé une série d’articles. Ceux-ci correspondent aux monuments incontournables, aux plus insolites et enfin à ce qui pose plus question. A moduler selon votre durée de séjour, ou vos envies. Commençons des aujourd’hui avec les incontournables de Jodhpur.

Le Mehrangarh Fort,

Le fort constitue le seul site Unesco de Jodhpur. Ceci peut sembler étonnant vu la beauté de la ville. Pourtant celle-ci, toujours administrée par le Maharaja est un modèle de développement.

Le Fort se situe sur une colline de 150m. On l’atteint depuis la vieille ville. Il date de 1459 et remonte à Rao Jodha, le chef du clan Rathore. Il comprend de très belles galeries et temples. On y découvre des palanquins, harnachements d’éléphants, voire équipement de polo, passion royale du coin. Je viens ici d’évoquer le premier mot attaché à la ville et la façon dont le terme s’est diffusé dans notre langue depuis la chemise des amateurs royaux de ce sport équestre.

L’architecture y est extraordinaire. On y admire des éléments de bois travaillés très finement. https://www.mehrangarh.org/

Le palais est un rare site privé en Inde. Administré par la famille royale, il est un modèle du genre. L’organisation, la muséographie, les facilités sont d’une rare qualité pour L’Inde. Même le restaurant, le café, et la boutique sont hautement recommandables. Avec l’achat d’un billet étranger (plus cher que le billet pour les locaux bien sûr) vous avez droit à un audio guide très bien fait.

On parvient au Fort soit en transport, soit à pied depuis la vieille ville par des volées d’escaliers pentus ou un chemin (du côté de la « ville bleue ») orné de « fresques ».

La vieille ville de Jodhpur

Celle-ci s’explore à pied. Les petites rues encombrées, les jolies boutiques, bazars, l’animation ne sont en effet pas propices à la circulation. En revanche, une fois franchie la tour de l’horloge, on accède aux boulevards de cette ville de 1,4millions habitants, écrasée de chaleur. Là, il vaut mieux héler un tuktuk.

Ce quartier historique se situe au pied de l’impressionnant plateau sur lequel se dresse le fort. Un mur du XVIeme siècle percé de huit portes l’entoure. Le long des 1km de muraille c’est une profusion de marchés et échoppes artisanales. Jodhpur est en effet l’un des centres de production d’Inde. Sacs en tissus, nappages, boites, vanneries, cuir, bijoux, antiquités, on y trouve un peu de tout et de fort jolis produits.

Historiquement, la ville se trouve en effet sur la route de l’opium, du cuivre, de la soie, du santal qui reliait Delhi au Gujarat. De petits étals proposent les sucreries typiques de Jodhpur, très sucrées, comme toujours en Inde.

-Le Toorji ka Jhalra

Le magnifique réservoir à degrés, se situe dans la vieille ville en contrebas du fort. La symétrie des volumes est particulièrement spectaculaire. Ce puits du XVIIIème siècle, destiné à approvisionner la population en eau, a fait l’objet, avec le quartier alentour, d’un beau travail de réhabilitation.

Ces réservoirs si typiques de l’Inde servaient à stocker la précieuse eau. Leur architecture savante permettait à un grand nombre de gens de remplir leurs jarres et de remonter et descendre les marches sans se gêner. L’approvisionnement en masse se faisait avec un minimum d’incidents. Les magnifiques façades de grès rose abritent tout autour de plus en plus de jolies boutiques.

– Ghanta Ghar,

A l’orée de la ville ancienne, les marchés entourent ce vestige de la colonisation anglaise. La tour de l’horloge est en effet un classique des villes indiennes sous domination britannique. En passant sous l’horloge, sur la droite, commence le quartier restauré avec ses belles maisons roses si traditionnelles. Puis, sur la gauche, les rues s’ouvrent sur des maisons peinturlurées en bleu. Je dis bien peinturlurées car malgré la renommée de la ville, je conçois quelques doutes sur la couleur, ce que je développerai dans un prochain article.

Jaipur

Les Incontournables de la ville rose

Jaipur, la capitale du Rajahsatn, compte 4,4 M. Surnommée la ville rose, elle n’a rien à voir avec Toulouse. En effet, son rose tient à la peinture appliquée lors de la visite du Prince de Galles en 1876. Bien que fondée assez tardivement, en 1727, c’est une ville magnifique à découvrir et redécouvrir sans cesse. On peut y survivre sans guide. Et on peut circuler aisément dans le centre historique à pied.

Dans ce premier article, je vous propose de découvrir les incontournables d’une visite. A savoir le Palais des Vents ou Hawa Mahal, et le curieux observatoire astronomique, Yantra Mandir. Mais aussi le Fort Amber, situé à une dizaine de km du centre historique.

Amber Fort

 Un peu à l’extérieur de la ville, ce site est immanquable. Il s’agit d’un immense fort posé sur les contreforts montagneux de la chaine des Aravelli . Plus haut, le fort de Jaipur le surveille. Il domine la colline dite de l’Aigle. Celui-ci est plus une forteresse alors que Amber ou Amer ressemble dans les faits à une résidence royale. Avec ses riches cours et loggias, il apparait tel un morceau de paradis dans un environnement plutôt hostile.

Certains effectuent la petite montée à dos d’éléphant mais cette pratique est aujourd’hui montrée du doigt. Mais je vous recommande de visiter Amber tôt le matin. Cela permet de profiter de la lumière, éviter les grosses chaleurs et la foule (ouverture à 8h). On rentre par la porte de Ganesh. Elle mène à une immense cour au débouché de laquelle se tient la billetterie. De là, une pente mène à une cour entourée de pièces superbement décorées. Y logeaient les membres de la famille royale. Des escaliers et rampes annoncés par une porte magnifiquement peinte mènent au Palais des miroirs ou Jai Mandir. Les plafonds et murs y sont incrustés de panneaux de verre et de miroirs pour réfléchir les lumières des chandelles.

Comme tous les palais musulmans, il se dédouble. Coexistent ainsi une zone officielle et masculine et un zenana, mot local pour le harem. Un véritable labyrinthe de couloirs permet de gagner ce dernier. Il faut compter 2 bonnes heures pour grimper à l’assaut de ce formidable lieu. Mais aussi pour se régaler des vues et explorer les recoins.

Jantar Mantar, l’observatoire de Jaipur

Cet Observatoire astronomique est exceptionnel. Même une béotienne comme je le suis ne peut s’empêcher d’être impressionnée par la taille…astronomique du lieu. On parle ici d’une vingtaine d’instruments en pierre. Ils sont utilisés pour calculer l’heure, les mouvements des planètes, les distances et les positions des objets célestes. Ces instruments furent d’abord réalisés en métal ou en bois pour ajuster les mesures. Ils furent ensuite agrandis, perfectionnés et construits en pierre. Des cinq observatoires de ce type en Inde, celui-ci est considéré comme le plus important. Bien que tardif (18eme siècle) il doit sa taille à l’utilisation de ces mesures dans la religion musulmane.  Avant l’introduction de la montre par les Britanniques, l’immense cadran solaire Samrat Yantra permettaitainsi de calculer l’heure des prières.

Hawa Mahal, le symbole de Jaipur

Le palais des vents, avec sa façade de grès rouge et rose ourlée de blanc, est incontournable à Jaipur. Mais j’avais le souvenir lors d’une visite précédente de Jaipur que seule la façade de cinq étages comptait. Et l’on ne m’avait pas forcément conseillé de visiter le Palais lui-même. Certes, l’ascension n’est pas très aisée. Les escaliers sont relativement pentus et étroits pris d’assaut le week-end par une foule en goguette. Néanmoins, le jeu en vaut la chandelle. Précisément car la foule qui découvre les multiples recoins de ce palais façade est un vrai spectacle. Les salles sont petites et vides. Cependant, les points de vue multiples prédisposent à des photographies fantastiques. On y jouit ainsi d’une vue remarquable sur l’observatoire.

La géométrie des espaces, l’aspect labyrinthique donnent vraiment l’impression de se perdre dans un palais des 10001 nuits. Outre cette empreinte moghole, la forme générale de l’édifice tient davantage de l’architecture Rajpoute. Elle est en couronne de Krishna et contient une multitude de tourelles et ouvertures,.

Pour visiter, il suffit de suivre la pancarte à droite de la fantastique façade. Il faut alors contourner complètement le pâté de maison et rentrer par l’arrière. Le palais est constitué d’une multitude de cours et coursives. Une petite cafeteria dans la 1ere cour propose une halte plaisante.

C’était un palais pour les femmes. Contrairement à l’idée reçue, les jalis et balcons ne permettaient pas à ces femmes de regarder la rue. En revanche, les milliers de jharokha les autorisaient à respirer. Le palais, construit en 1799, 10 ans après notre révolution française, tire ainsi son nom des parois et fenêtres. Celles-ci permettaient des courants d’air (Hawa) parfaits pour rafraîchir l’édifice et ses recluses pendant les étés torrides de la région.