Singapour bis

Dans ce Singapour bis je ne cherche pas à me prendre pour une grande connaisseuse de la destination. En revanche pour avoir eu la chance d’y passer un peu de temps chez des résidents, voici quelques idées de promenades plus originales. Vous pourrez les explorer si vous restez plus d’une journée dans la cité Etat. Surtout l’idée ici est de donner des idées dépaysantes au départ de Chennai. Je m’intéresse donc davantage aux parcs, jolis musées. Mais il ne faut pas oublier que Singapour est également un paradis pour les accrocs du shopping, qu’on y trouve des plages, des marchés et marches magnifiques, de nombreux musée et galeries et de quoi satisfaire toutes les envies. Voici donc juste quelques idées dans une liste non exhaustive.

 Des parcs en pagailles

Outre les somptueux Garden by the bay Singapour abonde en jardins de toutes tailles, tous admirablement entretenus. Parmi ceux-ci, je peux en citer deux que j’ai particulièrement aimé. En venant de la poussiéreuse et bruyante Chennai ces parcs constituent de véritables paradis certes humanisés mais magnifiques.

  • Fort Canning, près du centre historique, comporte un joli musée, et des arbres somptueux. Le réservoir, plus au nord, offre de de superbes espaces.
  • Le Jardin Botanique est un paradis luxuriant, classé au patrimoine de l’UNESCO. Ses 6 jardins s’étendent sur plus de 60ha. Seul le jardin des orchidées, repère des groupes de touristes, est payant. Pour le reste on se promène de la jungle, au jardin de l’évolution, en passant par le jardin des gingembres, la Porte de Tanglin, et un jardin pour enfants. Des magnifiques maisons noires et blanches comme l’ancienne ambassade de France surplombent les pelouses tirées au cordeau. Dedans une galerie de toute beauté accueille de jolies expositions.

Des joyaux architecturaux.

Outre les impressionnantes prouesses des architectes contemporains qui rivalisent d’audace, Singapour a conservé à grand peine quelques vestiges anciens.

Les shop houses

 Ce sont d’abord les shop houses. On les voit dans le quartier malais mais aussi le long du quai Clarke. De petites ruelles débouchent également le long de la grande Mecque des magasins de luxe, Orchard avenue. Armenian street dans laquelle se dresse le musée Peranakan vaut également la peine pour ses jolies maisons colorées. Les shop houses sont en effet des petites maisons étroites et bigarées dont le rez de chaussée correspondait à la boutique alors que les étages servaient d’entrepôts, d’ateliers et de logements. Des façades reconstruites et éclairées font l’objet d’un joli spectacle à l’aéroport Changi.

L’architecture coloniale et Art Déco

Le quartier historique (près du métro city hall) recèle également des merveilles coloniales. On peut s’arrêter à la cathédrale anglicane néo gothique St Andrew dont les origines remontent à la première moitié du XIXème siècle. Le City Hall édifié dans les années 1920, ou le Old Supreme Court Building valent la visite. Une restauration audacieuse relie ce bâtiment à la Galerie d’art de Singapour. A défaut de découvrir les peintres locaux, la boutique et les restaurants proposent des options attractives.

Le superbe hôtel Raffles, remonte lui aussi aux beaux jours de la colonisation britannique. Il en a conservé le charme. Mais là encore, le luxe et la qualité de la restauration nous emmènent bien loin de l’Inde. Il reprend le nom de Sir Thomas Stamford Raffles, qui colonisa la cité en 1819. Sa statue se dresse devant le musée près du quai.

Les « Black and white »

Autre merveille architecturale caractéristiques de Singapour les » black and white » ou maisons noires et blanches. Souvent art deco, il s’agit de belles demeures au milieu de jardins. Elles caractérisent les quartiers huppés. On en trouve à l’extrémité de Orchard avenue mais aussi dans le quartier de Dempsey, derrière le jardin botanique.

Des musées

Musee Peranakan.

Pourquoi privilégier ce petit musée plutôt que les galeries et musées nationaux ? Pour l’originalité de sa culture, emblématique de Singapour. Les Peranakan sont en quelque sorte les créoles locaux. Des marchands du sud est asiatique venus faire des affaires dans la ville et qui y ont laissé des enfants et des femmes. Outre l’intérêt du propos, le musée se situe dans une ravissante demeure du quartier historique. Cerise sur le gâteau, les galeries viennent d’être remarquablement restaurées. On y découvre des bijoux, vêtements, meubles et de belles expositions.

Musée des arts asiatiques

Ce musée des civilisation asiatiques abrite des merveilles. Une extraordinaire collection de céramiques abbassides trouvées dans une épave occupe la verrière aménagée a cet effet. Elle débouche sur des salles consacrées a la céramique, qu’elle soit chinoise, peranakan ou malaise. Le premier étage lui se consacre aux différentes religions présentes sur le petit territoire.

De nombreux autres musées ou galeries, tels le musée national ou la galerie nationale (peinture plutôt contemporaine) permettent d’attendre la fin des ondées ou de découvrir un autre aspect de la diversité culturelle locale.

Enfin, si cela ne suffit pas à vous occuper, il vous reste à découvrir les plages, les magasins, ou encore les studios universal, et les nombreuses promenades.

Beautés d’Hyderabad

Cet article consacré aux beautés d’Hyderabad fait suite à mon article de la semaine dernière. Je m’y étonnais que les immanquables de Hyderabad ne soient mentionnés sur aucun guide mais surtout sur aucun site. Voici donc cette semaine ce qui vaut vraiment la visite et n’est pas toujours ni connu ni référencé et ce que vous pouvez décider d’éviter.

Des beautés d’Hyderhabad qui méritent vraiment le voyage

Golconda Fort

Golconda ou « colline des bergers » en Telougou est l’un des forts les plus célèbres d’Inde dans ce qui était la capitale du Royaume entre les XIV et XVIe siècles. A l’origine, il s’agissait d’un fort de boue, reconstruit par les trois premiers rois Qutub Shahi. Merveille architecturale que l’on date au XIIe siècle, la forteresse se dresse sur une colline, à une dizaine de kilomètres de centre de Hyderabad. Le site se compose en réalité de quatre forts distincts avec une muraille imposante entourant l’ensemble sur plus de dix kilomètres de long. Il est notamment renommé pour son acoustique et son système hydraulique particulièrement ingénieux.  9h/17.30 tlj

– Tombes Qutb Shahi

Contrairement aux dires de nombreux blogs, ce site ne se trouve pas juste à côté du fort. Aller de l’un à l’autre représente une longue marche modérément agréable pour laquelle un taxi est bienvenu. Ce vaste et magnifique lieu recèle des tombes des souverains de la dynastie locale Qutb Shashi. Il représente l‘une des grandes beautés d’Hyderabad.

  Dans un grand parc, on se promène entre ces 16 mausolées surmontés de dômes et 23 petites mosquées dont les minarets inspirées de l’empire ottoman ne dépareraient pas auprès du Taj Mahal. La décoration antérieure aux Moghols (et donc au Taj Mahal) ne comprend pas d’intarse mais de la dentelle de pierre. Des traces de polychromie permettent d’imaginer l’impact de ces dômes bleus devenus blancs. Un hammam bien conservé et un petit musée évoquant les restaurations par le trust Aga Kahn.

Chowmahalla Palace

Chowmahalla est resté longtemps le siège de la dynastie Asaf Jahi et la résidence officielle des Nizams d’Hyderabad lorsqu’ils gouvernaient la ville.

On entre dans ce beau palais du 18eme siècle par un jardin orné d’un miroir d’eau sur lequel se reflète la salle du trône ou Durbar, toute de marbre et verreries européennes. Les salles de gauche et droite exposent des photos de la vie des Nizams. A l’étage, des services de faïence et à l’arrière des armes. En contournant le Dubar, le long de la tour de l’horloge, on parvient à un second parterre bien entretenu qui mène à une troisième cour . Autour de celle-ci s’articulent quatre palais d’ ou le nom de Chow (4) mahallas (palais). Deux d’entre eux sont ouverts à la visite. L’un expose des vêtements de cour, l’autre des salons très fin du 19`eme siecle. Dans un dernier jardin, on découvre la collection de vieilles voitures des Nizams. 10h-17h sauf vendredi. La boutique du musée vaut le détour.

Ce qui mérite peut-être moins le détour

– la circulation démentielle

Il est quasi impossible de marcher à Hyderabad ce qui rend le taxi (uber ou surtout ola fonctionnent très bien) indispensable. La circulation démentielle et la pollution font que le métro peut ne pas être une mauvaise idée.

-Jung Museum

Réputé comme l’un des trois musées nationaux de l’Inde, il doit sa renommée à sa taille, son relatif bon état et sa collection d’œuvres européennes et asiatiques. Alors si vous défaillez de plaisir face à un Turner ou un Constable allez-y, tout en évitant la foule des fins de semaine.

-Birla Mandir

Ce temple hindou construit en 1976 en marbre blanc dans un style des plus éclectiques domine la ville. La vue sur le lac y est somptueuse. Encore faut-il accepter de vous démunir de vos chaussures et de vos possessions, portable en tête. L’accès à pied permet de traverser un sympathique marché .6/12h et 15/21h.

-L’archi modernité

Hyderabad présente deux faces contradictoires. D’un côté, la misère et la crasse. De l’autre,le luxe et la haute technologie. Ainsi, la ville est dotée d’un aéroport ultra moderne. Elle jouit d’une réputation de capitale de la High tech avec des quartiers portant le nom de Cyberabad, ou HiTec. Elle s’enorgueillit de galeries commerciales modernistes. Cette modernité fait de Hyderabad sinon la Mecque de la High Tech, une sorte de Kuala Lumpur indien.  

-Le Taj Falaknuma

Cet ancien palais des Nizams a été entièrement réhabilité par la luxueuse chaine hôtelière Taj. Pour visiter ses somptueux jardins et salons, il est obligatoire de prendre un tour avec afternoon tea. On peut aussi y loger ou y prendre un repas mais le tout avec réservation.

Les joyaux cachés, ces vraies beautés d’Hyderabad

Thé au safran

 Les guides évoquent certes le biryani, plat de riz spécialité de cette ville largement musulmane. Ils parlent également du Haleem qui dans les faits ne se mange que pendant le mois de Ramadan. En revanche, s’ils conseillent le thé iranien, ils ne mentionnent guère le fantastique té au safran. Lacté et sucré c’est un formidable reconstituant. A savourer sans limite chez Pista House.

Le Marché Mozamjahi

Rares sont les mentions du marché central. Construit en granit, la pierre locale, à l’époque britannique il s’enorgueillit d’un carillon à la Big Ben. Les locaux fréquentent les lieux le matin pour leurs emplettes, l’après-midi pour y déguster une délicieuse glace.

L’ancienne Résidence d’Angleterre

Peu documentée également, la Résidence d’Angleterre au sein de l’Université vaut le déplacement pour les amateurs de cinéma et d’architecture. C’est une grande demeure typiquement palladienne. Elle sert de lieu de tournage, plus encore que les célébrissimes studios de Ramoji transformés en parc de loisir. A l’heure de notre passage, l’illustre Prabhas venait de quitter les lieux.

– Les tombes Paigahs

Ce site est peut-être la plus absolue des beautés d’Hyderabad. Il justifie certainement de venir à Hyderabad. D’abord, parce que le trouver s’apparente à un véritable jeu de piste. Cela donne ce qu’il faut de frisson à l’aventurier qui est en chacun de nous. Surtout parce que la finesse architecturale y est merveilleuse. Il ne reste qu’à attendre que la Fondation Aga Kahn (encore une fois) ne fasse jouer sa magie restauratrice pour que ce lieu exceptionnel retrouve sa magie.