Windsor et Eton

Côté face Windsor, côté pile Eton. Les deux localités de Windsor et Eton se situent de part et d’autre de la Tamise. L’une évoque la royauté, l’autre l’aristocratie. Pourtant en traversant la Tamise on passe d’un monde à l’autre.

Un chateau sous haute surveillance

Côté Windsor on se croirait presque à Disneyland tant l’image de la royauté apparait comme une marque publicitaire. Au contraire, Eton évoque la pérennité des institutions, le charme et le raffinement d’une civilisation ancienne et policée.

Eton college

Windsor la déception

Le donjon de Windsor

Connu pour son immense château toujours habité par sa majesté la Reine, Windsor en impose. L’immense forteresse médiévale domine la petite ville. Mais l’air de royauté est pollué par l’affluence touristique. Les boutiques de souvenirs bon marché succèdent aux enseignes de restauration rapide. Les constructions anarchiques et bon marché enlèvent toute grandeur au site. Pour couronner le tout, si l’on peut dire, la promenade tant vantée la « long walk » s’avère être une longue bande goudronnée sur laquelle des hordes de touristes déambulent presque sans but. On est loin ici de la splendeur de Versailles sur ce tarmac de 3 longs miles bordé d’une pelouse piétinée. Le seul intérêt réside dans la vue sur le château, malheureusement complètement reconstruit. En outre, les avions survolent le château à très basse altitude pour aller chercher la piste de Heathrow, à quelques kilomètres seulement. https://www.rct.uk/visit/windsor-castle

Windsor, Hôtel de ville
La maison penchée de Windsor

Pour se consoler, il reste quelques jolies découvertes dans la ville, comme le Guildhall, vraisemblablement œuvre du grand architecte Christopher Wren. Avant de passer à la postérité pour avoir reconstruit Londres après le grand incendie de 1666, le jeune Wren fit ses armes dans sa ville de naissance. Les petites rues anciennes alentours ne manquent pas de charme pour peu qu’elles ne soient envahies de hordes de visiteurs.

Gare de Windsor

La rénovation de la gare victorienne en centre commercial ajoute néanmoins une animation commerciale plutôt agréable. Pour autant, le quartier le plus agréable de Windsor se trouve sur les bords du fleuve et sur le pont.

La Tamise vue du Pont entre Windsor et Eton

De l’autre côté du Pont, Eton

Restaurant sur High Street Eton

Dès que l’on traverse la Tamise, l’ambiance change du tout au tout. Près du pont, des pubs et cafés fournissent de quoi se sustenter. La grande rue, High Street, mène au collège d’Eton, la Public School la plus prisée du Royaume Uni. Car Eton vit entièrement autour de l’Ecole qui a formé les élites du pays : princes, ministres, intellectuels. Ce type de pensionnat très haut de gamme, réservé aux jeunes garçons de 13 à 18 ans, reste typiquement britannique. L’expansion de l’établissement fondé au XVe s a bloqué la croissance de la ville. Celle-ci se réduit à des auberges, cafés, boutiques, tournés sur les élèves. Cet arrêt dans le temps confère son agrément au lieu.

Eton college depuis High Street

 Les bâtiments ont beau être très récents pour certains, le charme de la cité scolaire reste en effet intact. De jolies boutiques un brin désuètes vendent canotiers, chaussettes et costumes de cérémonies. Les constructions se perdent dans une verdure délicieuse qui curieusement ne semble pas beaucoup attirer les visiteurs.

Depuis le pont, la rue principale s’étire jusqu’à l’église Saint Jean puis vers les bâtiments scolaires avant de se perdre dans les différents terrains de sport et les parcs. L’occasion d’une promenade bucolique bien différente des attractions royales d’outre Tamise.

Pinner

Pinner est l’un des plus jolis villages de charme de la proximité de Londres. Desservi par la Metropolitan Line, le petit centre médiéval a mué en un banlieue cossue.

Depuis le métro, (face au Sainsbury) commence une belle balade d’une bonne heure.

High Street Pinner

Autour de l’église de Pinner

l’église St JB, Pinner et l’ancienne public House

Il suffit de remonter vers la rue principale (High Street) bordée de ravissantes maisons médiévales. Des pubs et boutiques donnent à cette rue son animation. On peut s’y rafraichir agréablement. En haut de cette rue, se dresse une jolie ferme basse, Church Farm, en activité jusqu’en 1906. C’est à cette époque que la capitale a absorbé ce charmant village. De l’autre côté de la rue, l’abattoir abrite aujourd’hui un orthopédiste..

Church Farm, Pinner

Quasiment en face, se dresse l’église Saint Jean Baptiste avec son clocher carré massif et typique. On y accède par la lych gate (porte couverte si typique de la région) latérale. On prend à droite le long de l’église pour longer sur la gauche Pinner House. Une série de bâtiments qui la sertissent totalement défigurent malheureusement la magnifique demeure géorgienne du 18e. Pour être caritatifs, ces logements pour retraités nécessiteux dénaturent la belle façade classique. Juste après, sur la gauche, prend une sente qui mène jusqu’à Moss Lane. Au débouché de ce sentier, on peut prendre à gauche au milieu des belles demeures. On peut également rejoindre la rue Moss en dépassant la sente.

Pinner House

Les jolis cottages de Pinner

Juste avant que la route ne tourne, on parvient à East End Farm. Ces 3 cottages, seuls survivants de la demi douzaine qui se situaient en ces lieux, sont les plus anciennes constructions de la région. Le Tudor Cottage date ainsi de 1592. Une jolie maison géorgienne cache une autre de ces fermes anciennes alors que la grande et belle grange en face a été entièrement rénovée. On continue la route. Après quelques logements, les maisons deviennent toutes plus belles les unes que les autres.

Tudor Cottage sur East end , Pinner

Au bout de Moss Lane, on traverse la rue Paine pour prendre quasi en face Barrow Point Lane que l’on continue jusqu’à un angle droit. Là, on prend à droite pour prendre la petite sente immédiatement sur la gauche. Elle rejoint Waxwell Lane. Au débouché du sentier, on découvre la jolie ferme de Waxwell. La ferme et la rue tirent leur nom de la source, sur la droite au bout de la rue, qui alimentait le village en eau. Puis on revient sur Waxwell Lane jusqu’à the Dell sur la droite. Cette petite vallée, aujourd’hui comblée, nous rappelle que la région fournissait la chaux nécessaire aux maisons de la capitale. Une nouvelle sente nous ramène (sur la gauche) au jardin Little Common juste après White Cottage.

la source Waxwell, emmurée Pinner

Au sortir du parc, reprendre la rue Park sur la gauche jusqu’à Waxwell road. Au carrefour des deux rues, une borne donne la distance de Londres. Un joli pub et deux cottages à colombages charmants offrent une halte avant de redescendre Bridge street pour regagner le métro.

Pour ceux qui voudraient parachever leur découverte par la visite d’une jolie ferme, le musée de Harrow a élu domicile dans une des fermes anciennes de Pinner : https://headstonemanor.org/

Waxwell Cottage, Pinner

Harrow on the Hill

Harrow est aujourd’hui une ville importante du Greater London. Mais cette banlieue offre des visages variés pour peu que l’on s’y promène un peu. La sortie du métro à Harrow sud avec son marché indien et ses primeurs et boulangers bigarrés a de quoi surprendre. Harrow on the Hill offre, quant à elle, deux aspects bien distincts. La sortie nord mène vers un centre commerçant actif avec toutes les chaines traditionnelles d’une ville anglaise de moyenne importance et une population très mélangée. En revanche la sortie sud offre une superbe balade dans le monde un brin désuet d’une des Public School les plus exclusives du pays.

Selon donc la sortie envisagée on passe d’un monde à l’autre, voire d’un siècle à l’autre. Je vous propose un petit itinéraire pour découvrir le quartier élégant de Harrow on the Hill à travers les bâtiments de cette école fort réputée fondée au XVIe siècle. Elle a notamment accueilli Sir Winston Churchill, Palmerston ou encore Lord Byron. https://www.harrowschool.org.uk/

Harrow, Une des Public School les plus chics d’Angleterre.

On descend donc du métro par la sortie sud (la route d’accès est un éternel embouteillage aussi me parait-il plus judicieux d’arriver par le métro). On peut alors traverser la grande pelouse et longer sur la gauche Lowland. La circulation y est toujours compacte. On se dirige vers la rue à gauche qui longe le grand carré d’herbe. Grove Hill permet de passer de la tumeur de la ville à une atmosphère quasi villageoise. La notoriété de l’école a en effet permis au village de lutter contre le lotissement et il a conservé son charme d’antan.

On longe en effet de beaux bâtiments scolaires néogothiques qui abritent 3 des 11 internats disséminés sur la colline. Entre les constructions de briques rouges s’ouvrent sur la gauche des vues magnifiques sur Londres. Sur la droite, juste après le sentier qui monte, une plaque rappelle la présence du puit de Charles 1er. Le souverain s’y abreuva avant de se rendre aux Ecossais. Ce puit rappelle la difficulté d’approvisionner la colline jusqu’au 19e siècle et explique aussi pourquoi elle est restée peu habitée.

Le manoir nommé « Speech Room » érigé en 1870 accueille les assemblées du prestigieux pensionnat pour garçon. En face, se situe la chapelle et la bibliothèque. On est ici au cœur du prestigieux établissement. Commence alors High Street. C’est ici qu’ont débuté les constructions au 16e siècle. Ce que l’on voit aujourd’hui de l’école correspond à la grande expansion de l’époque victorienne (19e siècle). Les 3 internats s’élèvent à l’emplacement d’un manoir du 14e siècle. Les jolis magasins surannés proposent à la vente canotiers, uniformes de tous les jours ou plus formels.

Harrow ou la splendeur des siècles passés

 On se croirait au XIXe siècle. Les jolies maisons abritent tuteurs, professeurs ou membres de l’administration. Après la jolie fontaine on arrive sur la place principale et on prend sur la droite la rue qui descend Byron Hill. Parmi les constructions, un curieux cottage de bois. La rue décrit une boucle sur la droite pour devenir Crown Street. Sur la gauche, le Lyon School est une école gratuite (au contraire de la Public School qui en Angleterre est une école privée, payante et chic) Au bout de la rue, à l’angle un sympathique pub, the Castle permet de rejoindre West Street. On revient alors à la place principale.

 On reprend High Street en sens inverse jusqu’à Church Hill que l’on montera sur la gauche.  Le bâtiment surmonté d’une horloge est le plus ancien encore debout et correspond à la vieille école d’Harrow et remonte au 17e.  C’est ici que le squash a été inventé. On accède alors au portail de l’église Sainte Mary, sans grand intérêt sinon qu’elle marque le sommet de la colline et se voit des kilomètres à la ronde. On la contourne pour traverser le charmant cimetière. Il est connu et fréquenté par les amateurs de Byron. Le poète y méditait en effet.

Un chemin goudronné s’amorce sur la droite qui aboutit sur la rue Roxborough Park. On peut également décider de traverser le cimetière et la pelouse qui le prolonge pour regagner le centre de la ville On descend cette rue pour passer devant la charmante église Notre Dame et Saint Thomas de Canterbury. En face de celle-ci, à main droite, une petite sente permet de regagner la pelouse qui fait face à la gare. Pour se sustenter après cette charmante balade, il vaut mieux regagner le centre moderne soit en traversant la gare soit en empruntant la rue sur la gauche qui enjambe la voie de chemin de fer.